Juste in Yasni Exposé of Jacques Mondon

-  Juste une petite note sur la protection nécessaire de l'arbre dans la ville  -  Metz, le 20 août 2011 -L’association A.R.B.R.E.S , 8, rue Pécolet -30000 Nîmes , que je découvre par hasard et qui travaille à la préservation des arbres à Nîmes, ville en chantier par l’implantation de son réseau de transport en commun, a publié des informations intéressantes sur son site .On peut y lire et retenir ceci :Metz : déjà 350 arbres abattus  +   850 abattages à venir (Mettis)  Nîmes : 51 arbres du secteur sauvegardé, et 300 abattages à venir (BHNS) Tours : 1000 arbres abattus, 2500 abattages à venir (tramway) Besançon : 87 arbres, abattages à venir (tramway) Paris : plus de 1000 arbres, (tramway) Reims : 1216 arbres abattus, (tramway)Ainsi, Metz serait  la 3ème ville de France pour sa performance dans l'abattage de ses arbres. Tout cela est probablement motivé, peut-être justifié. Et cette tendance générale semble toucher de nombreuses grandes villes en France.  Aussi, c’est pour nous  l’occasion de réfléchir au rôle et à la fonction de l’arbre dans la cité.*** Les arbres sont un patrimoine : les fonctions de l'arbre  en ville  sont fondamentales : . L’arbre est un véritable épurateur atmosphérique : il capte le gaz carbonique, ainsi que de nombreux polluants, et libère de l’oxygène. . Il est l’un des garants de la biodiversité. . Ses racines sont un frein au ruissellement des eaux – aspect trop souvent négligé dans la gestion du risque d’inondations. . Il atténue les nuisances sonores. . Il apporte une ombre fraîche, sans comparaison avec celle d’un bâtiment ou d’un parasol. . Il contribue au bien-être dans nos villes. . Sa suppression entraîne souvent la disparition de bancs, d'espaces de jeux, de lieux d’échanges informels. . Ainsi donc,  il favorise le lien social en abritant les lieux d’échanges.Nous avons donc le devoir et la responsabilité de préserver nos arbres et de sensibiliser les générations plus jeunes à cet aspect de notre environnement urbain . ***Or, que mettent volontiers en œuvre les politiques actuelles des grandes villes de France ? On procède souvent à la minéralisation à outrance, que ce soit en milieu urbain ou péri-urbain. Tout cela est un peu dans l’esprit du temps. Et les élus accordent généralement peu d'intérêt aux défenseurs des arbres et de la nature lors des conseils municipaux … Tandis que la population se plaint, de façon récurrente, de l'absence d'une réelle écoute de son opinion.Ainsi, le végétal est, de plus en plus,  sur strate,  hors-sol  et traité comme du mobilier urbain : - arbres en pots, - jardins sur dalles, verticaux ou suspendus, - espèces inadaptées ou à développement limité. C’est une politique du jetable, au coût souvent exorbitant puisqu’il faut sans cesse renouveler ces « mobiliers urbains ». De plus, ces aménagements standardisés présentent le danger d’uniformiser les espaces publics :  ils finissent par nier l’identité  propre à chaque ville. Voilà donc une tendance qu’il faut veiller à contenir, peut-être même à inverser .Nota : dans un autre ordre d’idées,  on retrouve ce même danger de perte d’identité pour nos rues commerçantes   de plus en plus envahies de magasins franchisés : d’une ville à l’autre, on est anéanti par l’uniformité des vitrines, des étalages, de l’accueil. Les boutiques deviennent d’une banalité confondante et sans vie . Où se trouve la singularité, le génie créatif de l’artisanat et du commerce indépendant  qui faisait l’âme des quartiers ? (qui fait encore aujourd’hui la singularité et l’attrait  d’une ville comme Rome) Ici même :  « Metz la commerçante »  fait-elle encore rêver,  fait-elle encore la fierté des Messins ?*** Le besoin, récent, de moderniser les Transports urbains ne justifie en rien l’abattage aveugle des arbres … et n’est ni même une raison de saper leur assise en coupant les racines qui gênent les travaux de creusement (devoir de respect du vivant): « La modernité et la technologie des transports d’une ville doivent être au service du Vivant et non l’inverse ». Ils doivent s’adapter à l’existant souvent chargé d’histoire . Ils doivent le magnifier, l’embellir, le mettre en perspective. Exemple : le campus universitaire de Laval à Québec a été construit  en insérant au mieux les bâtiments dans l’espace arboré existant ; à l’époque (1970), on pouvait lire les slogans publicitaires dans les autobus de la ville : « il faut 40 ans pour faire grandir un arbre à sa pleine maturité, mais 3 minutes suffisent pour faire place nette au gré des besoins du moment » .  Le Québec, pourtant région de lacs et de forêts par excellence, démontrait déjà qu’il était sensible à la préservation du patrimoine arboré de la ville.Efforçons-nous de développer nos villes  au service de l’humain et dans le respect du vivant. Soyons prêts à refuser le bétonnage systématique et la coupe intempestive des arbres dans nos villes.Pour ce qui concerne le cas particulier de Metz,  veillons, de plus, à ce que le projet du METTIS ne porte aucune atteinte aux monuments historiques existants (murs d’enceinte de l’esplanade, moyen-pont, etc.), ces édifices qui font la mémoire de notre ville . En bref, refusons le rouleau compresseur de cette modernité froide qui organise l’espace arboré, qui organise le vivant, comme on le ferait d’objets sans âme, d’objets en matière plastique, d’objets seulement décoratifs qu’on déplace au gré des caprices du moment. Envisager l’environnement naturel comme un simple objet, c’est déjà nier le principe de vie qui l’anime. ***Olivier Messiaen disait que toute vie s’arrêterait  s’il n’y avait plus de chants d’oiseaux pour la rythmer et l’agrémenter. Les arbres bien enracinés, fixes  (non pas ceux en pots, qui sont mobiles, éphémères,  mais les arbres pérennes, bien ancrés dans le sol),  sont le milieu naturel des oiseaux : ils ont donc vocation à apporter la vie. Ils filtrent et tamisent le bruit incessant de la circulation , atténuent toute cette résonnance que nous renvoient le béton et les parois minérales.Ici … ils mettent en valeur les sons familiers témoignant de l’activité des quartiers (l’activité des artisans, des commerçants, le va et vient des livreurs, la vie des écoles … etc.).  Là … ils nous font entendre les silences et les murmures de la brise . Comme les églises, ils représentent le lien de l’homme avec l’univers,  le lien entre micro et macrocosme.Ils apportent la respiration  si nécessaire  à la vie des espaces de la ville .Ils incarnent le principe de vie lui-même  de la nature  et de notre environnement.Alors ! De grâce, protégeons-les ! -   Jacques MONDON   -