Théorie in Yasni Exposé of Florence Crivello

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Florence Crivello, chercheur

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Nickname: paul moyne, Country: France, Language: French
Florence Crivello

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Florence Crivello
June 13  +

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Sens de la vie

Sens de la vie Pourquoi l’homme ? Peut-on croire que dans un univers à jamais inachevé où il y a sans cesse prise en compte de repères de valeur, notamment temporels, dans un univers qui évolue en toute cohérence et qui atteste la recherche de toujours plus de complexité, dans un univers qui émerge d’un indifférencié : l’énergie universelle, et dont de toute éternité, des pans entiers, sont dématérialisés et recyclés dans cette énergie primordiale, l’homme est apparu par hasard ? Non. Dès lors peut-on croire qu’il fut créé, spécifiquement sur terre et pour une période ridiculement courte à l’échelle des temps cosmiques, par un Dieu qui avait besoin d’être momentanément adoré ? Là aussi, évidemment non. N’est-ce point alors, en raison d’une impérieuse nécessité : l’omniprésence de l’humain dans l’univers ? Argumentons. ------------------ Rappelons tout d’abord, combien et comment le formatage du cerveau durant l’éducation peut conduire aisément à la perte du sens critique et expliquer par exemple, en partie il est vrai, pourquoi, en ce début de troisième millénaire, les physiciens recherchent à tout prix, l’unicité des lois, tandis que des théologiens monothéistes voient dans la théorie du Big-bang l’argument majeur "prouvant" la véracité des textes bibliques à propos de la création du monde ! En effet, toute "mémorisation" de perceptions et "élaboration" de concepts, d’idées, …, induit (sous-tend, présuppose) des liaisons synaptiques spécifiques, et le rabâchage s’accompagne d’un renforcement auto entretenu de ces liaisons par le biais de processus de phosphorylation. En conséquence et à l’extrême, des croyances erronées peuvent devenir pour des individus conditionnés, des vérités imprescriptibles. N’oublions pas également qu’il ne peut y avoir de croyance (de foi) sans raison, plus exactement, qu’il ne peut y avoir de croyances sans activités de pensée raisonnées, et vice-versa. Vous l’avez noté, nous parlons d’activités de pensée et non pas d’activités de la pensée car la pensée n’est pas un "opérateur", pas plus d’ailleurs que la conscience. Ainsi, lors de quêtes des causes primordiales, une très grande rigueur sémantique et conceptuelle s’impose ! Qu’atteste le phénomène de la vie ? L’étude des êtres et des espèces, révèle que nous sommes en présence de créations incessantes dans le cadre de contraintes inexorables qui conduisent par exemple, à ce que les "voies évolutives type", même si elles sont extrêmement diverses et nombreuses, sont néanmoins limitées, fait notamment attesté par l'omniprésence d'un monde bactérien relativement inchangé depuis quelque trois milliards d'années. Autre fait essentiel, les évolutions des êtres nécessitent la diffusion d’informations et de directives à effet biologique, voire à effet mortifère, qui présupposent, toutes, la prise en compte permanente de repères de valeur, en particulier, la prise en compte de durées, ces intervalles qui ne sont pas de l’espace. De quel ordre, de quelle nature sont les valeurs affectées à ces repères ? Question qui n’a encore reçu aucune réponse crédible ; à propos des durées nous sommes d’ailleurs en présence d’une des pierres d’achoppement majeure de l’entendement : quid du temps ?, pierre d’achoppement qu’il nous faut tenter de lever si nous voulons tout à la fois, tenter de comprendre le rôle dévolu à l’homme, et interpréter honnêtement les appréhensions du monde qui sont désormais possibles grâce aux extraordinaires moyens de recherche actuels. Par interpréter honnêtement, nous signifions que nous ne devons pas oublier les activités qui ne sont pas quantifiables, notamment celles qui permettent de s'exprimer par des actes associatifs, des accords, des harmonies, des symbioses, ... Cette interprétation nous a ainsi conduits à rejeter l’ancestrale compréhension du temps, celle d’un temps qui serait une mystérieuse entité qui s'écoule ; en revanche, nous reconnaissons au temps le statut de potentialité universelle qui après actualisation sous le couvert de durées, permet d’intégrer les évolutions des phénomènes, dans des chronologies. Nous nous différencions dès lord de Kant (1724, 1804) qui concevait le temps et l'espace comme des intuitions pures de la sensibilité hors de toute donnée empirique, et de Nietzsche qui écrivait : "Le temps en soi est une absurdité ; il n'y a de temps que pour un être sentant" (cf. Le Livre du philosophe, Etudes théoriques). L’utilisation du temps, c’est à dire la prise en compte de durées n’est donc pas l’apanage de l’homme, bien qu’il soit le seul être à pouvoir juger de celles-ci, de manière consciente. A vrai dire, les sciences de la vie conduisent à cette compréhension, à condition toutefois de demeurer vigilants vis-à-vis du discours scientifique, notamment lorsque les biologistes nous disent que les rythmes biologiques sont ponctués par des structures moléculaires spécifiques, à la manière d'horloges. En effet, les rythmes biologiques ne sont pas ponctués par des structures moléculaires mais à l'aide de ces structures car celles-ci sont des "moyens" ; quelle qu'elle soit, de par sa seule nature physique, une structure moléculaire ne peut pas reconnaître, juger, choisir,…, in fine : décider et agir. En outre, si en regard des évolutions du réel, le "sens" (la direction) associé au temps est toujours représentatif d’un passage du passé au futur, il n’en est pas de même lorsqu’il s’agit du "temps potentiel", en particulier du temps non actualisé propre au domaine de l’abstraction. Mentalement nous pouvons aisément nous extraire du futur (nous extraire d’anticipations), pour revenir dans le présent et dans le passé, et vice-versa. Mais alors, qui juge et utilise les laps de temps impérieusement nécessaires à la dynamique du phénomène de la vie ?, qui juge et utilise les laps de temps associés aux comportements de la matière inerte (aux comportements des particules, des atomes et des molécules) ? L’instant présent qui permet de diviser les actualisations du temps c'est-à-dire les durées, mais qui, lui-même, n'est pas divisible, est également riche d’enseignements. Les instants par exemple, ne sont pas affectés par les contraintes de la relativité, et ne peuvent être rassemblés bout à bout pour former des laps de temps puisqu'ils n'ont pas de durée (sinon en eux, se mêleraient passé et futur). En cela donc, l’instant est une référence absolue. L'analyse du moment présent par saint Augustin, nous paraît dès lors très pertinente : "Je sais qu'il n'y aurait ni, si rien ne se passait, temps passé, ni, si rien n'advenait, temps futur, ni, si rien n'existait, temps présent, ... Quant à un présent, toujours présent, qui ne s'en aille point en un passé, ce ne serait plus du temps, ce serait l'éternité. Si donc le présent, pour être du temps, ne devient présent qu'à cause qu'il s'en va en un passé, quel mode d'être lui attribuer, sa raison d'être étant qu'il cessera d'être, si bien que nous attribuons vraiment un être au temps qu'à cause qu'il tend à n'être pas" (cf. Confessions - Livre XI, 14). Ainsi, le moment présent (l’instant) représentatif de l’éternité, se révèle omniprésent, impliqué en tout être, ipso facto, en tout état du réel. D’ailleurs, nous nous transformons sans cesse, physiquement, durant notre existence, mais nous continuons à demeurer identiques en étant toujours soi au sein d'un ego invariant, et le je (moi, sujet, ego, esprit), bien que capable de transcender le corps (de transcender notre identité physique), de se déplacer dans l'espace et d'utiliser le temps, est constamment contraint de reconnaître, de juger, …, de choisir, dans le moment présent, son seul référentiel absolu. Autant de faits qui conduisent à reconnaître dans le temps, comme nous l’avons dit précédemment, un mystérieux moyen potentiel qui, après son actualisation sous le couvert de durées, permet d’inscrire les évolutions de l’univers dans des chronologies rigoureuses ; de par sa nature transcendante, il n’eut pas de commencement et n'aura pas de fin. Nous comprenons mieux dès lors, sa dichotomie exprimée par : - le "temps actualisé" susceptible d'être objectivé par le moyen d'appareils de mesure ou se prêtant à des symbolisations et des équations, - le "temps potentiel" susceptible d'être associé à tout phénomène physique ou à tout référentiel abstrait comme les imageries virtuelles, les concepts, les idées qui meublent le domaine de l’abstraction, et réfutons, avec assurance, l'assertion kantienne selon laquelle le temps est seulement en nous et pour nous. * Certes, les individus sont les fruits d’une activité de création originelle mais surtout ils doivent être sans cesse reconstruits par renouvellement permanent de leurs cellules et par des échanges constants de particules atomiques provenant du cosmos, et ce, suivant des directives précises (notamment celles mémorisées au niveau génétique) ce qui implique évidemment la diffusion et la mémorisation du sens,  des faits essentiels qui révolutionnent la compréhension de la dynamique universelle mais qui hélas, n’ont guère été l’objet de vrais débats de la part des philosophes et des théologiens. Insistons davantage. Contrairement à ce qui est communément admis, les états de la matière ne sont jamais en étroit contact ; prenons l’exemple d’un morceau de chocolat déposé sur la langue. Il n’y a pas de contact absolu entre les molécules qui constituent le chocolat et les molécules qui forment les papilles gustatives ; toutes ces molécules sont séparées par le vide quantique (pensez au vide cosmique). Les vecteurs primordiaux du goût du chocolat (du sens en général) sont donc des ondes électromagnétiques, les seules à traverser, les seules à pouvoir traverser le vide quantique ; rappelons que tout élément de la matière est singularisé par les ondes électromagnétiques qui lui sont inexorablement associées (tout état du réel vibre). D’ailleurs, la redondance des récepteurs biologiques comme les papilles gustatives (leur grand nombre), ne sert pas uniquement à accroître la fiabilité des organes sensoriels ; elle permet également de "dépouiller" les perceptions sensorielles de certaines perturbations de caractère aléatoire. En d'autres termes, la multiplication des points de détection permet d'amplifier le caractère "utile" des perceptions en éliminant, par mixage, quelques ondes électromagnétiques parasites. De ce fait par exemple, le langage primordial (en particulier, génétique) relève non seulement de l’interprétation des fréquences et des amplitudes de telles ondes, mais surtout de l’interprétation des interférences de celles-ci,  interférences qui sont fonction de positions spatiales et de nano distances, à l’instar du langage humain qui nécessite l’interprétation de la position des lettres dans le mot, des mots dans la phrase et des phrases dans le discours. La matière inerte se révèle ainsi vecteur et mémoire de sens et l’incessante reconstruction des cellules de tout être par le biais de particule atomiques qui proviennent du cosmos, montre à quel point et comment nous sommes enracinés dans l’univers et participons à sa dynamique. Rappelons que par seconde, plusieurs milliers de cellules meurent (en regard des centaines de milliards qui nous constituent), et qu’à chaque instant, des milliards de particules atomiques vecteurs d’informations, quittent le corps et sont instantanément remplacées. La mort, inexorable contrainte qui atteste le caractère sacrificiel du monde, apparaît dès lors, un moyen vital qui permet la dynamique cosmique ; d’ailleurs, s’il n’en était pas ainsi, le monde serait à jamais figé ! Voyons plus précisément, ce qu’il en est pour les êtres. * Lorsque peu après la fécondation, le futur homme n’est constitué que d’un petit millier de cellules agglutinées, de manière subite, de nombreuses parmi celles-ci, bien qu’encore saines, meurent et disparaissent. Les espaces libres ainsi produits, notamment celui situé au centre de cet agglomérat, permettent alors les premières migrations cellulaires impérieusement nécessaires à la poursuite du processus de gestation. De même, lors du développement de l’embryon, sous le couvert d’organisations de processus biologiques, mémorisées sur les chromosomes à caractère sexuel X et Y, des cellules saines disparaissent en masse. Plus précisément, à un certain stade clé du développement de l’embryon, il y a, - soit "actualisation" (mise en œuvre) d’organisations de processus à effet mortifère propres au chromosome Y provenant du père, et cela conduit à la disparition de la proto structure des organes génitaux féminin (canaux de Müller), - soit "actualisation" d’organisations de processus à effet mortifère mémorisées sur les deux chromosomes X relevant de la mère, et cela entraîne la disparition de l’ébauche des organes génitaux masculins (canaux de Wolff). En tout être donc, des cellules saines sont mises à mort non pas en raison de leur incapacité à survivre mais parce que leur rôle (leur spécialisation) est devenu inutile. Le développement du phénomène de la vie présuppose la maîtrise partielle de la mort et son utilisation ! D’autres exemples confortent d’ailleurs cette assertion. Ainsi, nous savons que la mort de cellules peut résulter de variations importantes des équilibres physiques de l’environnement ou biophysiques du corps, et aussi du fait d’oscillations anormales de ces équilibres, ce qui sous-entend bien évidemment, - la perception des dites variations et oscillations, - l’interprétation de ces perceptions par le moyen de repères de valeur de caractère relatif (constitués d’antonymes), - l’élaboration et la diffusion d’organisations de processus à effet mortifère notamment par le biais des ondes électromagnétiques qui sont les vecteurs primordiaux du "sens". Perception, interprétation, élaboration et diffusion, par qui ? Nous savons également que des êtres disposent de structures biophysiques (biologiques) spécialisées appartenant au système immunitaire, qui permettent d’élaborer des processus à effet mortifère, en fonction de certaines expériences vécues mémorisées au niveau génétique. Vous l’avez noté, nous parlons de structures biophysiques qui permettent d’élaborer des processus et non de structures biophysiques qui élaborent, afin de ne pas occulter l’entité créatrice, maître du "sens", qui les conçoit et les utilise. Il en est de même pour les végétaux qui ne sont pas dotés d’un système immunitaire comme le nôtre ou comme celui des mammifères, des oiseaux et des poissons, entre autres, qui ne disposent pas de lymphocytes T, ces cellules protectrices fruits d’incessantes recherches pour l’immunisation, apparues depuis seulement 400 millions d’années. Lorsqu’ils sont "attaqués", certains caractères de leurs agresseurs (les signatures des virus, des bactéries et des parasites comme disent les biologistes) sont détectés et comparés à ceux d’expériences vécues mémorisées au sein de leur patrimoine génétique, puis des stratégies sont élaborées et mises en œuvre, notamment celle qui permet d’anéantir prématurément les cellules infectées ou en passe de l’être (il s’agit en quelque sorte, d’une stratégie coupe-feu). La "décision" de sacrifier des cellules encore valides et efficientes par le biais de processus spécifiques à effet mortifère, en vue de poursuivre le développement de l’individu et de pérenniser l’espèce, montre donc, à l’évidence, que la mise à mort est parfois un processus vital. Le phénomène de vieillissement est également riche d’enseignements ; il traduit notamment, la difficulté, voire l’impossibilité de recopier, exactement, intégralement et à l’infini, les informations génétiques lors du renouvellement des cellules (lors de la réplication de l’ADN). Il s’agit d’une contrainte universelle inexorable qui conduit à la perte de contrôle progressive des informations et des organisations de processus inhérentes au patrimoine génétique. Cette contrainte exprime donc la non omnipotence de l’entité créatrice qui conduit (anime) la dynamique cosmique, car évidemment ce ne sont pas des lois, même universelles, et des principes qui régissent le monde ; dans l’univers, fruit d’incessantes créations et de continuels renouvellements, il existe des comportements immuables et des voies d’évolution possibles que nous pouvons représenter (formaliser) par des lois et des principes, ce qui est fort différent. Mais au fait, qu’en est-il de cet univers, de cet incommensurable chantier à jamais inachevé ? voir la suite sur le site : http://www.paulmoyne.com Paul Moyne
Florence Crivello
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yasni 2011-12-06  +  

Origine de la vie, évolution des espèces, émergence de l'homme

Origine de la vie, évolution des espèces, émergence de l'homme L’essentiel de cette théorie est déposé à l’Académie des Sciences, à Paris, sous pli cacheté n°17611 Liminaire Tout être est le pôle d’organisations de processus à effet biologique, de processus à effet comportemental, voire à effet mortifère. Ces organisations de processus élaborées dans le cadre d'un système planétaire, voire universel, de repères de valeur, nécessitent : - des vecteurs et des mémoires du "sens", - l'interprétation permanente innée (ou innée et consciente) des caractéristiques de ces vecteurs et de ces mémoires. Tentons de mettre en évidence ce que ces faits impliquent à propos de l’Apparition de la vie, l’Evolution des espèces et l’Emergence de l’homme. 1. Origine de la vie 1. 1. La matière mémoire et vecteur du "sens" Rapportons-nous aux expériences qui furent menées dans les laboratoires de la société Digibio, à Paris. Très succinctement exprimé, ces expériences qui s'appuient sur le fait que les particules, les atomes, les molécules vibrent (des ondes électromagnétiques sont toujours associées aux particules, aux atomes et aux molécules), font appel à deux processus originaux : - le premier destiné à recueillir les signaux à effet biologique dont sont porteuses les molécules médicalement actives, consiste à plonger dans un champ électromagnétique, une éprouvette recelant de l'eau pure et une goutte de ces molécules, puis à enregistrer sous forme numérique les perturbations affectant ce champ et le courant électrique qui le génère. - suivant un second processus, de l'eau strictement pure est soumise à un champ électromagnétique modulé à l'aide de l'enregistrement précité (ce nouveau champ est bien évidemment semblable au champ dont les perturbations ont été numérisées). Constat remarquable, après environ 20 minutes, l'eau, strictement pure, se révèle mémoire et vecteur de certaines organisations de processus à effet biologique émanant des produits actifs expérimentés. Pour l’histoire, rappelons que ces expériences dont les résultats dérangent énormément l’intelligentsia actuelle, momentanément abandonnées en France à la mort de Jacques Benveniste en octobre 2004, se poursuivirent aux Etats Unis, et sont désormais développées dans plusieurs pays. 1. 2. Premières conclusions Sept faits nous paraissent essentiels : - les résultats ne relèvent pas du hasard, - la matière inerte est mémoire de "sens" (d’informations et d’organisations de processus), nous évoluons donc dans un cybermonde, - des ondes électromagnétiques constituent les vecteurs primordiaux des organisations de processus à effet biologique, de processus à effet comportemental, voire à effet mortifère, - certaines ondes électromagnétiques composites qui sourdent des molécules, recouvrent une plage de fréquences s'étendant de 20 à plus de 40.000 hertz, - des ondes électromagnétiques de très très faible puissance sont indispensables aux êtres, d'autres sont neutres ou nuisibles. Nous pensons en particulier au rayonnement mitogénétique qui, constitué de flux ultra faibles de photons, révèle que tous les tissus vivants émettent des informations sous le couvert de rayonnements électromagnétiques de très très faible puissance (le rayonnement mitogénétique fut mis en évidence et mesuré, dans les années 1920, par le biophysicien russe Alexandre Gurwitch). Plus extraordinaire, selon les travaux de l'équipe de Vlail P. Kaznatcheïev au département sibérien de l'Académie russe des sciences médicales, des effets pathogènes se transmettent également entre cellules, par le biais de rayonnements électromagnétiques ultra faibles. - des molécules sont médicalement actives, principalement, parce qu’elles permettent d’améliorer la mémorisation et la diffusion d’informations et d’organisations de processus biologiques. - quant à l'eau, c’est une mémoire relais et un vecteur d’organisations de processus et d’informations, voire, peut-être, une caisse de résonance (un amplificateur). 1. 3. Mémorisation et origine de la vie Les processus de mémorisation au niveau moléculaire, ne sont donc pas aussi banals qu'ils paraissent à première vue ; insistons davantage. Considérons par exemple, ce que les recherches actuelles nous enseignent à propos du comportement des molécules d’eau à l’état liquide, lorsque celles-ci sont soumises à un champ électromagnétique. Nous savons notamment qu’il se forme des conglomérats moléculaires spécifiques et, fait essentiel, à chaque forme et grandeur de ces conglomérats, est associé un ensemble composite et spécifique d’ondes électromagnétiques, caractérisé par les interférences de ces ondes. Il en est d’ailleurs ainsi pour tout conglomérat, en particulier pour ceux qui constituent les acides "désoxyribonucléique" et "ribonucléique", ces merveilleux ensembles de molécules carbonées qui détiennent le patrimoine génétique. C’est donc l’extrême variété des interférences des ondes électromagnétiques associées à ces acides, qui permet l’extrême variété des informations et des organisations de processus biologiques. Très succinctement, que savons-nous à propos de l'apparition de telles molécules ? Il y a quelque 3,5 milliards d'années, sous l'impact de l'énergie solaire, en particulier des rayons ultraviolets, l'eau et le gaz carbonique dont la terre était abondamment pourvue, réagirent ensemble pour former des molécules carbonées simples comme l'aldéhyde formique, réactions qui enrichirent progressivement l'atmosphère en oxygène. Parallèlement, apparurent des composés carbonés stables de plus en plus complexes : les polysaccharides (composés des éléments C,H,O), des acides aminés à chaînes courtes (C,H,O,N), des polypeptides (chaînes longues d'acides aminés), des protéines (chaînes très longues d'acides aminés), des poly nucléotides intégrant le phosphore, .... Les premiers substrats de toutes ces évolutions furent les océans de l'époque. Puis, en facilitant la constitution d'"agglomérats singuliers (coacervats), cette symbiose océanique favorisa des combinaisons plus subtiles de protéine et d’acide nucléique, qui donnèrent le jour à des structures spiralées ayant la propriété de permettre de transmettre, par duplication, les informations dont elles étaient les mémoires et les vecteurs. Naquirent ainsi les proto molécules d'ARN qui devinrent les acides nucléiques ARN et ADN que nous connaissons aujourd’hui. Même si ce descriptif ne traduit pas exactement les faits survenus, il n’en demeure pas moins que toutes ces(les) étapes clé de l'évolution des espèces ont été caractérisées par des accroissements d'interactions physico-chimiques et par des accroissements de transmissions d’informations et d’organisations de processus, ce qui présuppose plus que l’omniprésence de mémoires du "sens" : l’interprétation permanente des caractéristiques des ondes électromagnétiques, vecteurs du sens, associées aux molécules qui furent nécessaires à l’apparition de la vie, et des caractéristiques des ondes électromagnétiques qui sont nécessaires aux évolutions de ce phénomène. L'évolution des systèmes circulatoires et nerveux qui permettent la maîtrise et à la diffusion du sens dans l'ensemble des organes, confirme amplement cette compréhension. D’ailleurs, pourquoi quelques éléments chimiques, bien qu’en très faible quantité dans le corps, sont-ils indispensables au maintien de nos équilibres de vie, et comment se fait-il que le nombre de ces éléments ait augmenté au fur et à mesure de l'accroissement de complexité des individus ? N'est-ce point parce que les accroissements de capacités de mémorisation biologiques nécessitent des molécules de plus en plus complexes et plus "subtiles" ? Nous pouvons aussi dire que le moyen de mémorisation du "sens" au niveau moléculaire, est à l’image du langage (et vice versa) : les lettres moléculaires biologiques sont des fréquences d’ondes électromagnétiques, les mots et les phrases biologiques sont des ensembles de ces fréquences ! Quelle est l’entité créatrice qui les reconnaît et les utilise ? 1. 4 Postulats De nombreux faits donnent ainsi, une crédibilité à nos postulats : - L'univers n'est pas régi par des lois comme cela est constamment dit, car les lois universelles ne sont pas dotées de facultés qui permettent de reconnaître, de juger, de choisir, ..., de décider et d'agir ; ce sont des formalisations de comportements immuables, - nous évoluons dans un cybermonde où la mémorisation et la transmission d'informations et d'organisations de processus jouent un rôle essentiel, - ce furent des développements fiables de capacités mémoire résultant de complexifications de molécules carbonées qui, conduisant à des accroissements substantiels d'informations et d'organisations de processus dans de la matière contenant ces molécules et de l'eau, permirent l'apparition de la vie, - des ondes électromagnétiques sont les vecteurs primordiaux des informations et des organisations de processus qui permettent la dynamique de l'univers, - le phénomène de la vie est une potentialité universelle qui est inexorablement actualisée si les conditions d'état d'une planète sont adéquates. Voir la suite sur le site : http://www.paulmoyne.com Paul Moyne    
Florence Crivello
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yasni 2011-12-06  +  

Conscience et état de conscience

Conscience et état de conscience "Comment cet amas visqueux et blanchâtre à l'intérieur de mon crâne peut-il être conscient ?... Certains types de systèmes vivants ont évolué au cours de longues périodes de temps. Parmi eux, quelques-uns ont des cerveaux évolués capables de causer et d'entretenir la conscience... à moins d'être aveuglés par la mauvaise philosophie ou quelque avatar de la psychologie officielle, nous ne doutons pas un instant que les chiens, les chats, les singes et les petits enfants sont conscients et que leur conscience est aussi subjective que la nôtre... " (cf. J.R.Searle - The rediscovery of the Mind, 1992). Janes Goodal à partir des années 1960, mit en évidence un système rudimentaire de pensée chez les grands singes anthropoïdes de Tanzanie. Depuis nous savons que la vie sociale des chimpanzés atteste d'alliances, de ruptures, d'agressions, de réconciliations, de trahisons. D'autre part, selon A.N. Whitehead : "l'attrait et l'aversion .... n'acquièrent évidemment toute leur importance que dans le cas des organismes supérieurs. Ils constituent le premier pas sur la voie mentale, sans pour autant équivaloir à la conscience. Mais une entité actuelle qui comporte ces opérations doit présenter une intensité élevée de sentirs conceptuels … ". Qu’en est-il de la conscience, est-elle un opérateur ayant le pouvoir de reconnaître, de juger, …, in fine : de décider et d’agir ? Non, un non sans appel. ------------------ "Selon la théorie que je défends, il est dans la nature même de la vie d’engendrer l’intelligence partout où (et dès que) les conditions requises sont réunies. La pensée consciente appartient au tableau cosmologique, non pas comme un épiphénomène propre à la biosphère, mais comme une manifestation fondamentale de la matière. La pensée est engendrée et nourrie par le reste du cosmos." (cf. Christian De Duve – Nobel - Poussière de vie). Non ; la pensée n’est pas engendrée par le cosmos, en revanche de rarissimes complexifications de la matière peuvent conduire à des activités d’ordre transcendant, qui émergent d’un état singulier : l’état de conscience, et certaines de ces activités sont dénommées pensées, ce qui est fort différent. "Il est clair que les phénomènes mentaux ont des caractéristiques assez différentes des phénomènes observables dans le cerveau." (cf. Benjamin Libet - Consciousness : conscious subjective, experience), par exemple, les chronologies des activités cérébrales d’ordre transcendant, sont différentes des chronologies qui caractérisent les comportements physiques des neurones. Pour l’esprit en quête des causes primordiales, la véritable question n’est donc pas, comment un cerveau peut-il produire la conscience ? mais, comment un état d’entendement caractérisé par des facultés qui permettent de transcender des phénomènes et que nous qualifions d’état de conscience, émerge-t-il d’un cerveau ? Vous l’avez compris, l’analyse des phénomènes cérébraux et psychiques impose une extrême rigueur conceptuelle et sémantique. Pour cela, par exemple, nous nous interdisons de reconnaître les organes, particulièrement le cerveau, comme des "opérateurs", ce sont des moyens qui permettent de faire. Nous nous gardons aussi des ambiguïtés du genre : "les processus cérébraux causent l’état de conscience, un état caractéristique d’un ordre supérieur". Quel est cet ordre ? * Le cerveau ne fait donc pas l’esprit, en revanche il permet à l’entité créatrice, d’ordre transcendant, qui nous anime, de se reconnaître dans l’esprit ( dans le je, moi, ego, sujet),  de gérer la dynamique du corps et d’avoir des pensées, nombreuses et diverses. C’est pourquoi, selon nous, l’état de conscience est le fruit d’activités de création sans cesse plus complexes, des évolutions qui conduisent bien évidemment, à le considérer comme précédé de prémices, notamment d’un proto état de conscience. Néanmoins, attention aux concepts trompeurs tel les notions de "conscience primaire", de "conscience perceptive", …, et de "conscience de soi". Il est plus judicieux de parler d’"état de conscience primaire", d’"état de conscience perceptive" et d’"état de conscience de soi", sachant que ces niveaux d’état de conscience sont les fruits d’incessantes activités de création d’ordre physique et d’ordre transcendant. Insistons davantage. Certes il est nécessaire de connaître les caractéristiques biologiques d’un cerveau, de savoir comment il est et a été structuré, … cependant l’analyse de ces informations ne doit pas masquer la problématique essentielle : quelle est l’entité créatrice qui l’utilise et peut, en et par l’homme, entendre le monde de manière cohérente malgré des interprétations de caractère relatif ? Vaste sujet qui, à propos de l’état de conscience, conduit bien évidemment, à méditer sur la nature des facultés qui permettent l’interprétation, mais aussi, sur les liens virtuels qui permettent les interactions permanentes entre les composants du corps, les perceptions, les pressentiments et les émotions : "Prenons le cas tout simple des distensions de la vessie et du rectum : la sensation peut devenir extrêmement pressante et occuper tout notre esprit, qui devient alors obnubilé par un besoin urgent de soulagement. Elle est si vive qu’il est difficile de penser à autre chose." (cf. Affective Neuroscience - Jaak Panksepp), "Nous pourrions effectivement parler d’une sensation de soif lorsque la déshydratation (de l’organisme) est modérée mais il ne fait aucun doute qu’un état de déshydratation sévère provoque une sensation autrement plus pénible qui déclenche une forte émotion." (cf. Physiology of Thirst and Sodium Appetite - James Fitzsimons). Où résident ces sensations ? En toute logique, ce ne peut être que dans le domaine de l’abstraction où cohabitent les expériences du passé jugées dans le moment présent pour anticiper l’action, c’est à dire dans un domaine intemporel et transcendant. Etant intemporel et d’ordre transcendant, ce domaine se révèle en outre, l’expression singulière d’un domaine universel associé à l’espace qui contient le réel, un domaine transcendant et universel, inconnu des scientifiques, des philosophes et des théologiens, recelant toutes les virtualités et les potentialités qui permettent de conduire la dynamique évolutive du monde, et que nous avons dénommé : spacimplicatio. Des faits riches d’espérances puisqu’ils incitent à croire que durant l’existence, nous avons un "pied dans la temporalité" et un "pied dans l’éternité" ! Caractère évolutif et subordonné de l'état de conscience Le bébé homme doit attendre quelque vingt mois pour se reconnaître dans un miroir. Plus précisément, il faut environ un an et demi pour que le je (moi, ego, sujet, esprit) du bébé homme puisse reconnaître son corps parmi les imageries virtuelles construites, de manière innée, dans son domaine de l'abstraction. L'expérience est devenue classique : dès qu'il a conscience de son corps, un très jeune enfant maquillé à son insu, puis placé devant un miroir, tente d'ôter ce maquillage en intervenant non pas sur le verre du miroir, mais sur la partie maculée de son visage. L'émergence de l'état de conscience présuppose donc, outre un potentiel cérébral semblable à celui de l'homme, un câblage synaptique suffisamment structuré, entre autres, grâce à la prise en compte des premières expériences vécues. Les réactions devant un miroir de certains animaux supérieurs, confirment également le réalisme (l’existence) d’un proto état de conscience. Les premières expériences de ce genre, sur les chimpanzés, furent effectuées par Gordon Gallup dans les années 1970 (les chimpanzés ne cessent de s'amuser de leurs mimiques). Deux autres espèces de singes anthropomorphes : les orangs-outans et les gorilles expriment aussi, une sensibilité singulière pour leur image. Il est vrai que s’agissant des gorilles, l’expérience du miroir est plus difficile à mettre en œuvre ; en effet, ceux-ci n'aiment pas se regarder dans les yeux. Ce n’est donc que lorsque leur image est prise latéralement par une caméra puis renvoyée sur un écran, qu’ils "daignent" se reconnaître sur le miroir, c’est à dire, se reconnaître parmi les nombreuses virtualités qui meublent leur domaine de l’abstraction. Cependant, pourquoi les capucins et les macaques apparemment aussi évolués, ne manifestent-ils pas cet état d’être, ce proto état de conscience ?, les femelles des macaques croyant voir une rivale dans le miroir, l'attaquent, tandis que les capucins ont tendance à regarder derrière le verre pour y chercher quelque chose. Une première réponse semble s’imposer : ces singes ne disposent pas de potentialités génétiques et cérébrales suffisantes. Il y eut de nombreuses expériences, notamment sous le contrôle des chercheurs Joshua Plotnik et Diana Reiss ; nous savons ainsi que les dauphins et les éléphants réagissent aussi, aux divers tests de reconnaissance de soi, dans un miroir. A titre d’exemple, citons les comportements d’Happy, Maxine et Patty, trois éléphantes d'Asie d’un zoo de New York. Selon les expérimentateurs, après s’être reconnue, Happy a touché à plusieurs reprises, avec sa trompe, la croix blanche tracée à son insu derrière son œil droit, ses deux autres compagnes étant restées totalement indifférentes à cette marque visible. Maxine a ouvert la bouche et examiné son palais avec curiosité. Néanmoins, même si les éléphants, les dauphins et certains singes anthropomorphes se comportent différemment face à un miroir, tous révèlent qu’ils sont "porteurs" d’un proto état de conscience et que ce singulier état d’entendement peut être développé par l’éducation. Ces faits attestent, bien évidemment, le caractère évolutif et subordonné de l’état de conscience, le plus affiné et le plus subtil étant celui de l’homme (à dire vrai, tout entendement du monde présuppose un état de conscience de l’autre). En outre, l’état de conscience de l’homme est plus que la conscience du corps, il est l’état de transcendance qui permet à l’entité créatrice qui l’anime, de se reconnaître sous le couvert du moi (je, ego, sujet, esprit). Nous voici fort éloignés des théories qui essaient de nous faire croire que l’impact de l’environnement est la cause principale de l’évolution des espèces !    Caractère fractal, modulaire, des virtualités émergeant de l’état de conscience. Dans le domaine de l’abstraction, les imageries, les concepts, les idées, …, sont structurés à l’aide de liens transcendants qui permettent d’assurer la cohérence de l’entendement et son adéquation avec la réalité. Nous ne pouvons donc pas ignorer l’entité créatrice en charge de ces liens et des chronologies qui leur sont associées. A ce propos, les expériences de Francisco Varela (1946 – 2001) sont riches d’enseignements. Celui-ci étudiant la perception des clignotements successifs de lampes placées côte à côte, constata, lorsque la durée d'extinction de ces lampes est longue, que leurs clignotements sont perçus indépendamment les uns des autres, et que si la durée d'extinction est suffisamment courte, l'éclairement parait continu. Entre ces cas extrêmes, pour un temps d'extinction adapté, émane une sensation de mouvement (principe des publicités qui défilent). Plus précisément, après avoir asservi les clignotements des lampes au rythme alpha mesuré par l’électroencéphalogramme (rythme voisin de 100 ms), Varela montra que statistiquement, le sujet n'appréhende aucune discontinuité si l'allumage coïncide avec la période ascendante de deux ondes successives ; en revanche, les clignotements apparaissent distincts pour des allumages déclenchés durant la période descendante. Ainsi, les virtualités qui "émaillent" le domaine de l’abstraction sont reconstruites à chaque instant ; elles sont en quelque sorte, discrètes et modulaires. Dès lors, qui peut "gommer" ces myriades de fractures et assurer la liaison de ces virtualités ?, qui peut garantir la cohérence de notre entendement du réel et la "permanence" de notre état d'être ?, si ce n’est un opérateur impliqué à chaque niveau structurel du corps, ipso facto, impliqué à chaque niveau structurel du monde, un opérateur d'ordre différent de celui, physique, caractéristique des énergies et de la matière, puisqu’il est capable d'en transcender les états pour les reconnaître et en juger. Nous voici fort éloignés de l’élan vital prôné par de nombreux philosophes (Bergson …) et théologiens ! Vigilance donc, lors de quêtes des causes primordiales, notamment vis-à-vis de l’interprétation des découvertes scientifiques. Vigilance Vigilance par exemple, à propos des analyses ambiguës diffusées par les presses spécialisées ; ainsi lorsqu’il nous est dit que les facultés dépendent de cellules spécifiques, en particulier des neurones. Soyons précis, en réalité les facultés dépendent de cellules spécifiques parce que ces cellules permettent l’actualisation de potentialités particulières, génétiques ou autres. Mais alors, comment comprendre et définir l’inné (ce qui est inné) qui se manifeste souvent par l’appétence, car, bien évidemment, ce n’est pas l’Instinct ni la Nature qui sont "maîtres du sens et des désirs" ? Soyons à nouveau précis. L’appétence ne fait pas l’acte (ne fait rien) ; ce désir de satisfaire certains besoins, comme tout désir d’ailleurs, est corrélatif d’incitations, d’ordre transcendant, plus ou moins nécessaires à la vie des individus, voire, au phénomène de la vie. Insistons davantage. Certes comme le soulignait Claude Bernard : "La fixité du milieu intérieur est la condition d’une vie indépendante…. Tous les mécanismes vitaux, aussi différents qu’ils soient, ont pour unique but de maintenir constantes les conditions de vie dans le milieu intérieur. " (cf. Leçons sur les propriétés physiologiques et les altérations pathologiques des liquides de l’organisme), cependant tout besoin doit être préalablement "appréhendé" (taux de sodium dans le sang, pression osmotique, …) et "géré" par un opérateur unique agissant dans le cadre d’un système commun de repères de valeur (de références abstraites). D’autre part, que le cerveau par le biais de ses structures, soit impliqué dans les manifestations singulières que sont les émotions, personne n’en disconvient,  néanmoins cela ne signifie pas qu’il reconnaît, choisit, régule, commande, …, et qu’il est maître du sens. Répétons-nous, le cerveau ne fait que permettre les activités physiques, biophysiques et transcendantes qui sont nécessaires à la dynamique évolutive des êtres dotés de cet organe, en particulier les activités qui conduisirent, qui conduisent à l’état de conscience. Dès lors, quid de l’entité créatrice qui utilise le cerveau ? Les émotions, primordiales ou subtiles, ne sont donc point à l’origine de la conscience comme cela est si souvent prôné, mais corrélatives d’activités physiques, biophysiques et transcendantes. Elles sont néanmoins des composantes subjectives du phénomène de la vie comme les qualia (singulier : quale) qui représentent les expériences subjectives des individus. Poétiquement exprimé, les émotions sont des auras qui éclairent les chemins du quotidien. Autres faits essentiels, les émotions sont interdépendantes, de caractère relatif et nécessitent la prise en compte de nombreux repères de valeur (utile – nuisible, …, juste – injuste, …, bien – mal). Mystérieusement, certaines peuvent être "contenues" par le biais d’une faculté singulière : la volonté. Cette faculté est-elle pour autant propre au seul genre humain, ou, comme nous le croyons, est-elle la facette d’une intention primordiale, notamment révélée par la cohérence de la dynamique universelle ?   * Considérons le texte de John C. Eccles (Nobel), un des pères de l’interactionnisme (reconnu comme dualisme) : "la conscience fournit à chaque instant des expériences vécues globales des divers domaines complexes qui se partagent l'activité du cerveau ; par exemple, elle donnerait à un mammifère l'expérience du vécu globale d'un monde visuel ou tactile afin de guider son comportement bien mieux que ne le feraient les sensations visuelles ou tactiles transmises par les seules aires corticales agissant à la manière d'un robot. Ainsi les expériences conscientes telles que les sentiments devraient avantager l'espèce dans la lutte pour l'évolution.... La conscience influence les évènements du néocortex avec discernement et compréhension. Il semblerait que la conscience connaisse toutes les potentialités acquises du cerveau. Elle doit par exemple avoir une mémoire qui lui permette d'agir avec rapidité et habilité afin d'activer les souvenirs appropriés emmagasinés dans le cerveau." (cf. Comment la conscience contrôle le cerveau). Comment comprendre l'expression "la conscience fournit à chaque instant ..." ?,  qu'est-ce qu'une conscience qui connaît toutes les potentialités du cerveau ? Vous saisissez, à nouveau, la dérive de l’entendement générée par le concept : conscience ; c’est pourquoi seule la notion d’état de conscience est judicieuse. Il s’agit d’un état d’être de caractère dual qui, mystérieusement, "recouvre" des activités biophysiques, en particulier bio-cérébrales, et des activités d’ordre transcendant, un état de connaissance qui permet à l’entité créatrice qui nous anime de se reconnaître sous le couvert du moi (je, ego, sujet, esprit). Néanmoins, "les processus mentaux et neuronaux sont si étroitement imbriqué et agissent les uns sur les autres d’une manière si subtile, qu’aucune de nos astuces ne nous permettra de les séparer." (cf. Discussion avec John Eccles rapportée par Derek Denton). En outre, rappelons que les "virtualités" qui participent à la connaissance, sont sises dans le domaine transcendant de l’abstraction, un domaine qui n’est pas propre à l’homme puisque, par exemple, les rapaces en sont dotés ; en effet, ils ne fondent pas directement sur leurs proies, mais sur des points virtuels situés au croisement de trajectoires anticipées, les leur et celles de leurs futures victimes. Nul doute donc, la reconnaissance de ce domaine transcendant, ipso facto, qui est l’expression d’un domaine universel car il ne peut exister de domaine transcendant ponctuel (il y a seulement des "expressions singulières" de l’état de transcendance), s’impose désormais. Ajoutons que la conscience, plus exactement, l’état de conscience est un champ qui ne correspond : "à aucun des champs physiques connus, comme l’électromagnétisme, la gravitation, …Il n’est descriptible en terme d’aucun événement physique observable ou d’aucune théorie physique constituée." (cf. Mind time - Benjamin Libet). Pour cela, ignoré de l’intelligentsia, nous avons dû le spécifier par le vocable : spacimplicatio (contraction des mots latins spatium et implicatio) ; selon nous, il s’agit du domaine d’implication permanente du Divin dans le monde. * G.M.Edelman (cf. Le présent remémoré) n'hésite pas à écrire : "Toute théorie globale et pertinente de la fonction du cerveau doit proposer un modèle scientifique de la conscience. Or pour être acceptable scientifiquement, ce modèle doit éviter le dilemme cartésien. En d'autres termes, il doit être exclusivement physique.", et auparavant dans son ouvrage : "Les traits subjectifs relatifs à la conscience de soi, l'usage de la première personne, le sens, etc., ne sont rien de plus : des processus subjectifs qui se déroulent chez une personne douée d'une conscience de degré supérieur...", "La volonté exige qu'il y ait conscience d'un objectif et aptitude à commander l'action (sensation et perception sont donc nécessaires)". Gardons-nous de tels discours ; la volonté n'exige rien, ne peut rien exiger. C’est une faculté d’ordre transcendant, associée à l'action, et qui est reconnue propre à l’homme. Soulignons aussi, sa compréhension primaire du "sens". Edelman ne semble pas avoir perçu le caractère dual des processus de mémorisation et de transmission des informations, notamment le fait que toute organisation de processus biologique et toute information présuppose l’interprétation, une faculté qui ne relève en rien, de l’ordre physique des énergies et de la matière. Il n'est pas le seul, hélas ! Mentionnons également F.Crick et C.Koch : "...selon notre hypothèse fondamentale, il est utile de considérer la conscience comme étant corrélée à un type précis d'activités effectuées par un sous-ensemble de neurones du système cortical.... L'information relative à un seul objet est répartie dans l'ensemble de l'encéphale. Il existe donc certainement un moyen d'imposer une unité temporaire aux activités de tous les neurones appropriés à ce moment précis ... Il est possible que cette unité soit obtenue avec le concours du mécanisme rapide de l'attention, dont la nature exacte reste méconnue." (cf. Vers une théorie neurobiologique de la conscience), "… et c'est probablement l'attention qui rend possible les représentations d'objets en trois dimensions ou de nature plus cognitive..." (cf. Conscience - Scientific American, 1992). Nous adhérons volontiers à ces analyses mais nous considérons, en premier lieu, que tous les phénomènes, toutes les activités : physiques, biophysiques, cognitives, …, sont aussi les fruits d’activités transcendantes (d’activités d’ordre transcendant), et soulignons, à nouveau, que l'attention n'est pas un opérateur, mais une faculté à la discrétion de l'entité créatrice qui nous anime. Rappelons que Francis Crick, découvreur en 1953, avec James Watson, du mode de structuration de l’acide désoxyribonucléique (de l’ADN), n’eut cesse jusqu’à la fin de sa vie (juillet 2004), de s’interroger sur la conscience, en particulier sur "ce qui se passe dans notre cerveau, lorsque nous voyons quelque chose". Il en vint même à imaginer des neurones de la conscience. Quant aux informations et aux organisations de processus, notamment génétiques, insistons à nouveau, elles nécessitent à la fois, - des vecteurs du "sens" comme les ondes électromagnétiques qui sont associées aux particules, aux atomes et aux molécules, et des mémoires, - et l'interprétation innée des caractéristiques de ces vecteurs et de ces mémoires (les lettres et les mots biologiques sont des groupes spécifiques d’ondes électromagnétiques). Des faits essentiels qui sont toujours tus ! Dès lors comment ne pas sourire lorsqu'il est parlé (sic) : - de "lois épigénétiques qui impriment une direction spécifique au développement d'un trait anatomique, physiologique, psychologique, cognitif", ou encore, - de "règles épigénétiques qui, façonnant la pénétration et la sélectivité des gènes culturels, feraient en sorte, par exemple, que s'érigent certaines dénominations générales des couleurs au rang de traits pertinents des objets extérieurs ....", comme si des lois et des règles étaient dotées de facultés qui permettent de juger, de choisir, …, in fine : de décider et d’agir ! Pour conclure Les multiples niveaux d’entendement, notamment les proto états de conscience, montrent une fois encore, que nous évoluons dans un cyber univers dont la dynamique présuppose d’incessantes transmissions d’organisations de processus et d’informations. Bien évidemment cette dynamique qui recouvre de permanentes activités de création, n’est pas en charge de lois, de processus et de mécanismes, quels qu’ils soient : sélection somatique, sélection synaptique, catégorisation, pression sélective, …, ne serait-ce que parce les évolutions ont nécessité, parce qu’elles nécessitent la prise en compte permanente de critères de valeur par une entité maître du "sens", notamment la prise en compte de durées, ces intervalles qui n’étant pas de l’espace ne peuvent être que d’ordre transcendant. Gardons-nous donc des discours simplistes, à l’instar de celui de Gerald Edelman parlant de la capacité à créer une scène mentale sans jamais reconnaître le caractère transcendant d’une telle scène (sa théorie du Darwinisme Neuronal).  Une telle scène présuppose en effet, l’existence d’un domaine intemporel transcendant, où cohabitent le passé, le présent et le futur. Ce domaine, ipso facto de caractère universel et associé à l’espace qui contient le réel, dénommé par nos soins spacimplicatio, n’est cependant pas un néant particulier ; le domaine d’abstraction qui en est l’expression singulière, recèle des virtualités et peut s’enrichir avec l’homme, de concepts et d’idées émergeant de l’état de conscience. Ainsi nous comprenons mieux pourquoi le "théâtre cérébral cartésien" est virtuel, et notre vie spirituelle est éternelle ! Néanmoins, pourquoi disposons-nous d’un état de conscience et cherchons-nous sans cesse ? Nos incessantes activités de création qui d’ailleurs, sont à l’image de celles qui se déroulent en permanence dans nos cellules, n’attestent-elles pas qu’œuvrer pour savoir et chercher pour savoir davantage, relèvent d’une divine nécessité ?  Plus précisément, compte tenu du caractère potentiel de la vie et en raison du nombre astronomique de planètes dans l’univers (supérieur à 10 puissance 24), n’est-il pas raisonnable de croire que des êtres aussi évolués que l’homme existent de toute éternité, et qu’à cause des extraordinaires activités transcendantes qui le caractérisent, l’homme est impérieusement nécessaire au Divin qui conduit le monde ? * "Si nous pouvons constater un comportement orienté vers un but, chez l’homme ou chez l’animal, alors nous aurons provisoirement des raisons de penser qu’il se trouve dans l’organisme une forme d’anticipation de l’avenir qui entraîne ou implique des capacités d’idéalisation, d’intégration du passé et du futur aux idées présentes, et la faculté d’organiser ces idées de manière temporelle." (cf. L'Organisation du Comportement : une Théorie Neuropsychologique - D. O. Hebb). Certes, encore faut-il exprimer la quintessence de cette logique ! Croyez-vous par exemple, que l’intégration du passé et du futur aux idées présentes et l’organisation de ces idées de manière temporelle, soient le fruit du hasard ? Non car ces processus et ces activités nécessitent la prise en compte permanente des expériences vécues dans le cadre d’un système commun de repères de valeur, et l’intégration de ces évènements dans des chronologies rigoureuses de caractère subordonné, chronologies qui présupposent, répétons-nous, la reconnaissance et l’utilisation de durées, ces intervalles qui ne sont pas de l’espace mais d’ordre transcendant. A vrai dire, ces faits dérangent énormément l’intelligentsia actuelle à tel point que celle-ci s’exprime souvent par des phrases, osons le dire : fumeuses, du genre : "L’énergie mentale identifiée comme moteur de l’action fonctionne sur le mode de la causalité intentionnelle.". Bien entendu, nous n’en sommes plus aux temps quand Descartes pouvait écrire, en toute bonne foi : "… que chaque volonté est naturellement jointe à quelque mouvement de la glande pinéale mais que par industrie (habileté) ou par habitude on la peut joindre à d’autres mouvements…, si l’on veut disposer ses yeux à regarder un objet fort éloigné, cette volonté fait que leur prunelle s’élargit ; et si on les veut disposer à regarder un objet fort proche, cette volonté fait qu’elle s’étrécit. " (cf. Les passions de l’âme – Article 44). Désormais, dans le discours philosophique et théologique, nous ne devons plus ignorer, même dans une approche scientifique, les activités d’ordre transcendant, et au gré des prêches, sous le couvert d’une sémantique souvent floue, nous ne pouvons pas doter d’attributs créateurs : l’état de conscience, la pensée, les activités de pensée, les sentiments, les passions, les pressentiments, les facultés, …, les organes, le cerveau. Il n’en demeure pas moins que l’état de conscience permet à tout homme d’enrichir son domaine de l’abstraction et de diversifier ses activités par le biais de facultés dont l’une des plus remarquables est la volonté,  ce qui, en ce début de troisième millénaire, lui donne notamment la possibilité de mieux "entendre" le Divin qui l’anime. Quant aux émotions, pensées, sentiments, pressentiments, passions, facultés, …, ce ne sont pas les facettes de l’esprit mais les expressions de l’implication du Divin en nous. Nous voici donc fort éloignés de Teilhard de Chardin lorsqu’il écrivait : "Il existe seulement de la Matière devenant Esprit …. dans le cosmos qui s’est découvert à nos yeux, aucune distinction fondamentale n’est plus à faire entre le physique et le moral." (cf. L’Energie humaine) ! Comment ne pas postuler aussi, avec assurance ? : Cogito ergo mundus vivit (je pense donc le monde vit). Hélas, il est difficile pour un individu dont le cerveau a été puissamment structuré durant l’éducation, de concevoir des nouvelles logiques par trop révolutionnaires ! Paul Moyne http://www.paulmoyne.com
Florence Crivello
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yasni 2011-12-02  +  

Âme, Identité Spirituelle

Âme, Identité Spirituelle "...il en est de même à l’égard de l’âme ; quand elle regarde fixement sur ce que la vérité et l’être illuminent, elle le comprend, le connaît, et montre qu’elle est douée d’intelligence ; mais quand elle regarde ce qui est mêlé d’obscurité, ce qui naît et périt, sa vue s’atténue, elle a seulement des opinions, passe sans cesse d’une chose à l’autre, et semble dépourvue d’intelligence."(cf. Platon - La République – 509a), "Est-ce que l’homme d’ici-bas est une raison formelle qui fait que l’homme est homme, différente de l’âme qui produit cet homme et qui lui donne de vivre et de raisonner, ... Mais alors qu’est donc cette raison formelle ? Peut-on dire qu’"animal raisonnable", dans la définition, tient la place de "vie raisonnable" ? L’homme serait alors une vie raisonnable. Mais est-il possible qu’il y ait une vie sans âme ? Ou bien en effet l’âme donnera cette vie raisonnable, et l’homme sera une activité de l’âme et non une essence, ou bien l’homme sera l’âme lui-même. Mais si l’âme raisonnable est l’homme, quand cette âme s’en va dans un autre animal, comment peut-elle ne pas être un homme ?" (cf. Plotin - Traité 38 – 4, 5 à 35), "Le meilleur est le dedans, à qui les courriers du corps ont tous rendu compte et qui présidait, qui jugeait sur chaque réponse, tandis que le ciel et la terre, avec tout ce qu’ils contiennent, disaient : nous ne sommes pas Dieu, et : Il nous a fait, Lui. De cela le dedans a pris connaissance par le ministère du dehors. Moi donc, au-dedans, moi, moi en tant qu’âme, j’ai de cela pris connaissance par les organes de mon corps." (cf. saint Augustin – Confessions – Livre X – 6, 10), "Ceux qui ont apparié notre vie à un songe, ont eu de la raison, à l’aventure plus qu’ils ne pensaient. Quand nous songeons, notre âme vit, agit, exerce toutes ses facultés, ni plus ni moins que quand elle veille ; mais si plus mollement et obscurément, non de tant certes que la différence y soit comme de la nuit à une clarté ; oui comme de la nuit à l’ombre : là elle dort, ici elle sommeille, plus ou moins … Notre âme recevant les fantaisies et opinions qui lui naissent en dormant, et autorisant les actions de nos songes de pareilles approbations qu’elle fait celles de jour. " (cf. Michel de Montaigne – Essais, II, 12). Qu’en est-il donc de l’âme pour l’homme moderne, cette mystérieuse identité spirituelle pressentie depuis des millénaires, sachant que l’enfant de l’homme ne vit en état de conscience qu’à partir de quelque vingt mois, et que certains animaux évolués manifestent un proto - état de conscience ? ------------------ A propos d’identités En 1637, dans la quatrième partie du "Discours de la Méthode", Descartes remarquait avec la plus grande assurance : ".... j'étais une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que penser, et qui, pour être, n'a besoin d'aucun lieu ni ne dépend d'aucune chose matérielle, en sorte que ce moi, c'est à dire l'âme par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps, et même qu'elle est plus aisée à connaître que lui, et qu'encore qu'il ne fut point, elle ne laisserait pas d'être tout ce qu'elle est". Puis avec son fameux "Cogito ergo sum" (je pense donc je suis) proposé en 1644 dans les "Principes de philosophie", il exprima ce qui lui apparaissait comme le principe fort de l’humain : "En l’homme il convient de distinguer très nettement deux entités, la chose pensante (res cogitans) et le corps, un corps compris dans l'étendue et la complexité de ses organes (res extensa). ". Hélas, Descartes ne put développer cette compréhension (n’osa pas) ; pour cela, il aurait fallu qu’il s’affranchisse de certaines idées archaïques, parfois naïves, souvent dogmatiques du monde, des remises en cause difficilement concevables en son temps ! Par bonheur, en ce début de vingt et unième siècle, les sciences jettent un nouvel éclairage sur la dynamique du réel, un nouvel éclairage qui, en particulier, permet de différencier nettement deux ordres de phénomènes : physique et transcendant, et, par-là même, deux natures d’identités : physique et spirituelle. Cependant, lorsque l’on désire débattre d’identités il convient, en préalable, de s’accorder sur les notions de pensée, de conscience et de sujet, notions dont les ambiguïtés sclérosent les discours actuels des philosophes et des théologiens. En effet et nous n’avons cesse de l’argumenter, la pensée n’est pas un opérateur susceptible de reconnaître, de juger, de choisir, in fine : de décider et d’agir ; en revanche, elle est représentative d’un vaste ensemble d’activités d’ordre transcendant et c’est pourquoi, dans une quête des causes primordiales, il convient de parler d’activités de pensée et non d’activités de la pensée. Il en est de même pour la conscience ; il est plus réaliste de parler d’état de conscience, un état d’être à la fois spatio-temporel et transcendant. Plus précisément, l’état de conscience est un état bio-spirituel qui n’est pas uniquement le fruit de processus cérébraux, c’est aussi le fruit d’activités d’entendement d’ordre transcendant, à la discrétion de l’entité qui nous anime et qui se reconnaît sous le couvert du moi (je, ego, sujet, esprit), une entité non omnipotente puisque, en et par nous, elle est notamment obligée d’œuvrer pour savoir et de chercher pour savoir davantage, et qu’en outre, elle ne peut surmonter de multiples contraintes comme celles liées à la relativité. Ce préalable étant posé, abordons le complexe et subtil problème de l’identité, complexe et subtil car il apparaît désormais clairement que nous menons deux existences simultanées en interaction permanente : - l’une biophysique qu’exprime notre banale identité physique, - l’autre spirituelle qu’attestent les incessantes activités d’ordre transcendant qui se déroulent dans le domaine de l’abstraction. Exprimé différemment, nous vivons physiquement dans l’espace qui contient le réel, et spirituellement dans un au-delà du réel dont le domaine de l’abstraction est l’expression singulière. De plus, nous savons que l’identité physique est composite. Ainsi, outre la banale identité exprimée par les macro caractères du corps, nous manifestons une identité génétique et aussi, une identité électromagnétique puisque nous sommes les pôles de permanentes et spécifiques vibrations électromagnétiques. En fait, tous les états du réel résultent d’actualisations de potentialités, actualisations qui nécessitent des activités physiques et des activités transcendantes. En toute rigueur, nous pouvons donc avancer que chaque chose et chaque être a une identité spirituelle déclinée sous la notion d’âme, à l’instar des nombreuses croyances qui émaillèrent et émaillent encore, l’histoire de l’humanité (nous réservons cependant la notion d’âme à l’homme pour mieux le distinguer, car c’est le seul être qui est doté d’un état de conscience). Courte digression. Pensons à ceux qui actuellement nous expliquent la culture et la nature, à partir : - du totémisme en montrant la continuité biophysique et morale entre les humains et les autres êtres, sans jamais reconnaître le caractère dual, physique et transcendant, du psychisme, - de l’analogisme en faisant sans cesse référence aux relations et aux lois universelles, comme si ces relations et ces lois étaient des opérateurs dotés de pouvoirs et de facultés ; rappelons que l’ordre naturel, notamment la structuration des choses, n’est pas le fait de lois, en revanche les lois sont les expressions (les formalisations) de comportements plus ou moins immuables, ce qui est fort différent, - de l’animisme en raison d’activités semblables et communes à tous les êtres, en particulier la prise en compte permanente de mêmes repères de valeur, - du naturalisme de par la primauté accordée aux aptitudes physiques plutôt qu’aux aptitudes culturelles. Soyons clairs, la culture n’est autre que l’expression par le moyen de l’état de conscience, d’activités transcendantes singulières notamment celles qui permettent des entendements communs et la coopération entre les individus. En d’autres termes, l’homme n’est pas devenu transcendant au réel, mais certaines activités transcendantes qui le caractérisent, peuvent émerger de son identité spirituelle, de son âme, par le biais de l’état de conscience, état de conscience qui, nous le répétons à nouveau, permet à l’entité créatrice divine qui l’anime et conduit le monde, de se reconnaître sous le couvert du je (moi, ego, sujet, esprit). Nous voici donc fort éloignés des discours actuels qui tentent de nous faire croire que c’est le cerveau qui pense, et de ceux ambigus, du genre : puisque "les propriétés physiques du corps distinguent une personne de toutes les autres, … c’est le corps qui donne une forme distincte." (cf. Andrew Gray). L’individualité (l’individualisation) dépend d’interactions incessantes, entre les activités d’ordre transcendant qui caractérisent l’identité spirituelle (l’âme) et les molécules qui constituent le corps, interactions qui traduisent l’implication permanente d’une entité créatrice, de caractère divin, maître du temps et du sens. De ce fait, le corps et le cerveau sont des moyens biologiques qui permettent de penser et d’appréhender le monde, moyens biologiques qui sont aussi, des mémoires et des vecteurs de sens, en particulier d’informations et d’organisations de processus biologiques. En outre, l’homme n’est pas uniquement l’objet et le sujet du savoir comme le prônent actuellement nombre de philosophes ; c’est un extraordinaire pôle qui permet l’élaboration et l’expression d’activités transcendantes intéressant non seulement le phénomène de la vie, mais aussi l’univers, notamment puisque nous sommes, en permanence, construits et reconstruits par échanges de particules quantiques. D’autre part, nous savons que les caractères d’un individu résultent d’actualisations de potentialités génétiques et que ces actualisations dépendent de nombreux facteurs comme l’impact de l’environnement sur la structuration et le développement de la cellule mère. Bien évidemment, les généticiens ne maîtriseront jamais totalement, ces processus. Ainsi, il ne peut y avoir des individus rigoureusement identiques des points de vue physique et psychique ; en particulier, il n’y aura jamais de vrais clones, de parfaits clones. La problématique à connotation philosophique et théologique : si l’on pouvait effectuer le clonage parfait d’un homme, qu’en serait-il du moi (je, ego, sujet, esprit), en d’autres termes, aurait-on également cloné le je (moi, ego, sujet, esprit) ?, ne se pose donc pas. Fin de digression. * Que l’on puisse désormais prôner, avec assurance, le "réalisme" (l’existence) d’une identité spirituelle propre à chaque individu et dépendante, en partie, d’actualisations de potentialités génétiques, conduit, bien évidemment, à une nouvelle et révolutionnaire compréhension de l’esprit, de la vie spirituelle et de la spiritualité. Blaise Pascal s’étonnait déjà de la vulnérabilité et de la sensibilité de l’entité qui, en nous, reconnaît et juge : "L’esprit de ce souverain juge du monde n’est pas si indépendant qu’il ne soit sujet à être troublé par le premier tintamarre qui se fait autour de lui. Il ne faut pas le bruit d’un canon pour empêcher ses pensées ... une mouche bourdonne à ses oreilles : c’en est assez pour le rendre incapable de bon conseil. Si vous voulez qu’il puisse trouver la vérité, chassez cet animal qui tient sa raison en échec et trouble cette puissante intelligence. "(cf. – Pensées – fragment 44), "Les choses ont diverses qualités et l’âme diverses inclinaisons, car rien n’est simple de ce qui s’offre à l’âme, et l’âme ne s’offre jamais simple à aucun sujet. De là vient qu’on pleure et qu’on rit d’une même chose."(cf. Pensées - fragment 50), "En un mot, le moi a deux qualités, il est injuste en soi en ce qu’il se fait centre de tout, il est incommode aux autres en ce qu’il les veut asservir, car chaque moi est l’ennemi et voudrait être le tyran de tous les autres." (cf. Pensées - fragment 509). Nous pouvons également souligner l’engouement pour l’utopie et les modes futiles, ou encore l’attitude, parfois plus que bienveillante, de certaines personnes réputées intelligentes, face aux idées farfelues véhiculées par les sectes. Ces faits n’attestent-ils pas de non omnipotence et de servitudes inexorables (de contraintes insurmontables) ? Certes, et parmi celles-ci rappelons l’impact des incessantes redites en périodes d’éducation, sur la structuration du psychisme. Ces répétitions s’accompagnent en effet, d’un "renforcement" des liaisons synaptiques par le biais d’un processus de phosphorylation, à tel point que les idées et les concepts constamment ressassés peuvent devenir des vérités quasiment imprescriptibles (songeons aux processus communément appelés "lavages de cerveau"). C’est d’ailleurs pourquoi il y eut, si aisément, transmission au cours des générations, de fausses vérités (vérités du moment, d’époques, de civilisations), et bien entendu, de croyances aujourd’hui obsolètes. Souvenons-nous de J. P. Sartre s’exclamant : "Il y a foi dans la mauvaise foi." (il est vrai qu’il connaissait bien le sujet !). Ne tombons cependant pas dans les pièges intellectuels tendus par certains chercheurs, à l’instar de Joseph Ledoux : "Mon idée de la personnalité est très simple : c’est que notre "soi", l’essence de ce que nous sommes, est le reflet des configurations d’inter connectivité entre les neurones de notre cerveau.... Etant donné l’importance de la transmission synaptique pour le fonctionnement cérébral, cela devrait être un truisme de dire que le "soi" est synaptique.... La question posée n’est pas « comment la conscience émerge-t-elle du cerveau ? » mais plutôt «comment notre cerveau fait-il ce que nous sommes ?»" (cf. Neurobiologie de la personnalité). L’essence de ce que nous sommes, n’est pas le reflet des configurations d’inter connectivité entre les neurones. Ce sont des facettes (des expressions) de l’implication de cette essence en nous, qui dépendent des configurations synaptiques, ce qui est fort différent ! Quant au cerveau, rappelons-le à nouveau, il ne fait rien de par sa nature biophysique, il permet de faire, là encore, nuance ! Gardons-nous donc des attendus ambigus et simplistes qui actuellement, foisonnent dans la littérature spécialisée, du genre : le cerveau apprend différentes choses en utilisant des modules distincts...., le cerveau du fœtus peut discriminer des évènements...., le cerveau traite les stimulus ...., les neurones entrent en compétition pour survivre, etc., etc. Gardons-nous également des discours qui ne reconnaissent dans la Personne métaphysique et morale que l’acteur susceptible de rendre compte de ses actes, c’est à dire qui ne reconnaissent que l’acteur conscient.  Sans oublier les philosophes qui nous abreuvent de concepts, osons le dire : fumeux, comme le soi minimum, le soi implicite, le soi explicite, le soi narratif, le soi social, …, autant de faux-semblants qui permettent de taire un fait essentiel : l’implication en nous et dans le monde, d’une entité créatrice d’ordre transcendant, ipso facto, de caractère divin. En outre, le flou qui entoure les concepts essentiels imaginés par les hommes d’église, même s’il est apaisant, ne permet plus de crédibiliser leurs discours quant ils parlent des causes primordiales ! Par exemple, l’état d’être du sujet, n’est pas, comme disent les bouddhistes, une "illusion permanente siégeant dans l’impermanent.". Durant l’existence, l’état d’être du sujet siège à la fois dans l’espace qui contient le réel, et dans un au-delà du monde : le royaume des potentialités et des activités transcendantes qui conduisent aux virtualités, aux pensées, …, aux anticipations, aux rêves, … D’illustres ancêtres en eurent-ils le pressentiment, en faisant valoir la notion d’âme ? Brève évocation d’ancestrales compréhensions de l’esprit et de l’âme En des temps préhistoriques, nos ancêtres tentèrent de localiser les pouvoirs utiles et les pouvoirs nuisibles qui leur semblaient émaner des êtres et des choses. Ainsi, d’après les fossiles, au Néolithique, le crâne était reconnu comme la "source" principale du pouvoir mystérieux qui agit en et par nous. Beaucoup plus tard, pour les prêtres mésopotamiens (2.000 ans avant notre ère), voire pour les prêtres sumériens (-4.000 ans), tous observateurs privilégiés du comportement des êtres avant la mort puisque ordonnateurs des sacrifices d’animaux, et même d’hommes, ce pouvoir était censé résider dans les viscères, plus précisément dans la vésicule biliaire. En Egypte, probablement quelque 3.000 ans avant J.C., d’autres "spécificités" du pouvoir mystérieux manifesté par l’homme, sont reconnues émaner d’autres organes, du cœur pour la connaissance et l’intelligence, de la poitrine pour le courage, du ventre pour les activités physiques. Quant aux rédacteurs de la bible, influencés par les cultures environnantes, ils prescriront même : "Seulement tu veilleras à ne pas manger le sang, car le sang, c’est l’âme ; tu ne mangeras donc pas l’âme avec la viande. Tu ne le mangeras pas mais tu le verseras par terre comme de l’eau." (cf. Dt. 12, 23-24). A vrai dire, nous ne savons pas si l’expression c’est l’âme correspond aux concepts qui prévalaient en Israël six siècles avant J.C.. D’ailleurs, si l’on se réfère à la version espagnole de la Bible : "Tan sólo ten cuidado de no comer la sangre, porque la sangre es la vida, y no comerás la vida con la carne. No la comas ; derrámala en tierra como el agua. " (cf. Dt. 12, 23-24), le sang n’est point l’âme mais la vie ! Quel exégète répondra avec assurance ? A la même époque, époque exceptionnelle dans l’histoire de l’humanité, Pythagore (-572, -497) imaginera deux entités essentielles, - l’une, le Phrenes (l’intelligence) sise dans le cerveau, - une seconde, le Thumos (la partie active de l’âme) dans le cœur, entités considérées comme principes vitaux. Nous parlons d’époque exceptionnelle car elle fut également celle de Lao-Tseu (-570, -490) et de Confucius (-551,- 479). Par la suite, Démocrite (-460, -370) privilégiera le cerveau où selon lui, réside l’intelligence tandis que Hippocrate (-460, -377) considèrera les principes vitaux comme véhiculés par l’air. Courte digression : Démocrite, après avoir médité sur les fines particules qui composent la poussière, "proposa" la notion d’atome ; gardons-nous cependant des vulgarisations faciles qui tentent de nous faire croire qu’aux temps antiques, les Grecs connaissaient déjà cette structure intime de la matière, à l’instar de nos physiciens ! (fin de digression). Aristote (-384, -322), s’inspirant d’Hippocrate, verra dans les nerfs, les vecteurs au sein des corps, des principes vitaux contenus dans l’air, les vecteurs de ce qu’il nomma entéléchie : "Ce qui naturellement fait mouvoir le corps, qu’il nomme entéléchie, d’une autant froide invention que nulle autre, car il ne parle ni de l’essence, ni de l’origine, ni de la nature de l’âme, mais en remarque seulement l’effet. " (cf. Michel de Montaigne parlant d ‘Aristote – Essais, II, 12). L’entéléchie est un concept que nous pouvons d’ailleurs rapporter à ceux : - de substance selon Descartes, - de monade qui simple, autonome, impénétrable, omniprésente, serait pour Leibniz (1646 – 1716), l’élément actif des êtres et des choses, - d’entité créatrice d’ordre transcendant (de caractère divin), désormais crédible de par les récentes avancées scientifiques. Néanmoins, ce furent les platoniciens et les néoplatoniciens qui écrivirent les premières lettres de noblesse de l’âme et de l’Esprit : ".... ce qui produit le feu en lui donnant forme doit agir selon une raison (logos), que peut-il être d’autre qu’une âme, qui est capable de produire le feu, c’est à dire à la fois une vie et une raison formelle (logos), les deux étant une seule et même chose. C’est pourquoi aussi Platon dit que, dans chacun de ces éléments, il y a une âme, et ce terme d’âme, il ne l’entend pas autrement que comme une âme produisant précisément ce feu sensible." (cf. Plotin –Traité 38 – 11, 40). Plus précisément, les néoplatoniciens virent dans l’âme une émanation de l’Esprit, dotée ainsi de pouvoirs spirituels. Pour eux, il fallait aussi : "que l’Esprit vive toutes les vies et sous tous leurs modes et qu’il n’y ait rien qu’il ne vive...., Il est donc dans la nature de l’esprit de se transformer en toutes choses" (cf. Plotin - Traité 38 – 13, 15 et 25). La notion de pneuma fit également école. Selon Erasistrate d’Alexandrie, médecin (-320 ?,-250), l’énergie vitale nécessaire au corps (pneuma zoticon) va au cœur grâce aux veines pulmonaires, tandis que l’énergie vitale nécessaire au psychisme (pneuma psychicon) rejoint le bulbe rachidien par l’intermédiaire des nerfs, une théorie reprise et rénovée, bien plus tard, par Galien (131, 201). Galien, médecin grec dont les avis firent autorité en Occident jusqu’au XVII ème siècle, désireux de prendre en compte l’ensemble des fonctions animales et psychiques des êtres, imagina en effet un pneuma trine composé de : - un pneuma physicon inhérent aux aliments et destiné au foie où résiderait le pouvoir qui anime le corps, - un pneuma zoticon qui, véhiculé par les veines jusqu’au cœur, agirait comme médiateur entre le pouvoir animant le corps et le pouvoir des sentiments et des passions, - un pneuma psychicon qui, transporté au cerveau par le sang, serait nécessaire à l’intelligence et aux facultés. Comment ce pneuma pouvait-il être un et multiple ? Galien s’abstint de le préciser ; il est cependant fort probable qu’il fut influencé par les platoniciens. Citons aussi Philon d’Alexandrie (philosophe grec de confession juive, vers - 20, 45), pour qui, à l’instar des esséniens, la partie matérielle de l’âme est le sang, âme qu’il croyait néanmoins composée d’air et de feu. (cf. Vie de Moïse – 1, 9).  Adepte de la métempsycose, Philon considèrera même l’espace qui nous environne, comme le séjour permanent des âmes avant leur incarnation, et imaginera dans les parties supérieures du ciel, le domaine des esprits. Par la suite, quelques responsables religieux chrétiens, après avoir pris le contrôle des "sciences médicales", tenteront d’intégrer dans leurs croyances, des théories métaphysiques fondées sur l’étude des dissections, tentatives osées qui conduiront les évêques, au synode de Reims en 1131, à interdire, au haut clergé, la pratique de la médecine ; le pape Innocent III (1160, 1216) condamnera même les médecins qui œuvrent sans la présence d’un religieux. Cependant, ne nous étonnons pas trop de ces comportements car à l’époque les connaissances étaient très primaires et les notions d’énergie vitale, de pneuma, d’âme et d’esprit, particulièrement floues, les exemples abondent : - Léonard de Vinci (1452 - 1519), se référant aux dissections qu’il pratiquait couramment, en viendra à croire qu’il y a transformation de l’esprit vital provenant du cœur, en esprit animal, dans la partie inférieure du cerveau, le rete mirabilis, - Berengario de Carpi (1460 ? – 1530 ?), de Bologne, considérera que l’esprit vital est transformé en esprit animal au contact des sécrétions ventriculaires, - André Vésale (1514 - 1564), flamand, dit père de l’anatomie moderne, condamné par l’inquisition, tentera de montrer que les ventricules cérébraux sont destinés à la conservation des esprits animaux, - André Césalpin (1519 - 1603), docteur et botaniste italien, parce que le cœur est le premier organe qui émerge de l’embryon, reconnaîtra en celui-ci, le siège de l’âme végétative, - Van Helmont (1577 - 1644), médecin flamand, imaginera une entité immatérielle, l’archée, censée représenter l’âme sensitive en charge de toutes les fonctions du corps ; il la situera même au niveau de l’estomac. Descartes (1596, 1650), lui aussi, se fourvoiera : "Mais, à mon jugement, ceux qui repasseront souvent dans leur esprit les choses que j'ai écrites dans ma seconde Méditation, se persuaderont aisément que l'esprit n'est pas distingué du corps par une seule fiction ou abstraction de l'entendement, mais qu'il est connu comme une chose distincte, parce qu'il est tel en effet ..., toutefois je dirai encore ici qu'il me semble que c'est une chose fort remarquable, qu'aucun mouvement ne peut se faire, soit dans le corps des bêtes, soit même dans les nôtres, si ces corps n'ont en eux tous les organes et instruments, par les moyens desquels ces mêmes mouvements pourraient aussi être accomplis dans une machine ; en sorte que, même dans nous, ce n'est pas l'esprit (ou l'âme) qui meut immédiatement les membres extérieurs, mais seulement il peut déterminer le cours de cette liqueur fort subtile, qu'on nomme les esprits animaux, laquelle, coulant continuellement du cœur par le cerveau dans les muscles, est cause de tous les mouvements de nos membres ...."(cf. Quatrième Réponse, 178). A elles seules, ces différentes compréhensions de l’esprit, de l’âme et du rôle des organes, montre à l’évidence, l’impact des connaissances dans le raisonnement philosophique, ipso facto, dans le débat théologique, et en conséquence, combien certaines compréhensions erronées du monde condamnent, à jamais, nombre de discours, même énoncés par d’illustres personnages. Denis Diderot (1713 - 1784) et Jean d’Alembert (1717 - 1783) en furent conscients et conclurent dans une Encyclopédie qui reprend l’ensemble des connaissances à leur époque : "Non seulement nous ne connaissons pas notre âme, ni la manière dont elle agit sur les organes matériels, mais, dans ces organes mêmes, nous ne pouvons apercevoir aucune disposition qui détermine l’un plutôt que l’autre à être le siège de l’âme.". Il y aura encore quelques tentatives en vue de localiser l’âme et l’esprit, mais depuis le XIXème siècle et quant aux causes primordiales, les scientifiques avec leur compréhension mécaniste du monde, ont "enfermé" les philosophes et les théologiens dans une remarquable non-créativité. * Remémorons-nous Socrate interrogeant ses disciples : "Que voulez-vous ? voulez-vous avoir des âmes raisonnables, ou des âmes privées de raison ? Des âmes raisonnables. Quelle espèce d'âmes raisonnables ? des saines ou des perverties ? Des saines. Que ne les cherchez-vous donc ? Parce que nous les avons. Pourquoi donc ces combats et ces discussions entre vous ? (cf. rapporté par Marc-Aurèle - Pensées, Livre onzième). Oui, également en ce début de troisième millénaire ces discussions sont plus que jamais nécessaires compte tenu du désarroi de l’humanité et du manque de réponses crédibles apportées par l’intelligentsia aux problématiques essentielles,  en particulier celles qui concernent l’âme c’est à dire l’ identité spirituelle. Identité Spirituelle, Âme, pour l’homme moderne Platon dans Phèdre, imaginait l'âme comme un attelage que son cocher ne peut maîtriser, à cause de nombreux conflits internes. Quant à Aristote, il voyait en elle, l'"entéléchie première d'un élément naturel ayant la vie en puissance" (cf. De l'âme, II, 1, 412 a 38-39), le concept d'entéléchie étant censé recouvrir l'état de perfection ; à notre connaissance, aucun de nos anciens maîtres ne proposa de plus "moderne" compréhension de l’âme. Imaginer qu’un élément naturel a la vie en puissance, n'est-ce point pressentir le caractère universel du phénomène de la vie ? Cependant, en de nombreuses civilisations, aujourd’hui encore, l’âme sera (est) reconnue comme un opérateur disposant de pouvoirs mystérieux. Rappelons-nous saint Augustin : "Mon âme s'interroge-t-elle sur ses propres énergies, elle n'ose trop se fier à elle-même." (cf. Confessions - Livre X, 32-48), "L’âme commande que la main bouge, et c’est chose si facile qu’à peine distingue-t-on entre l’exécution et le commandement ; cependant l’âme est esprit, la main est corps. L’âme commande que l’âme veuille, qui n’est pas autre qu’elle-même, et néanmoins elle ne fait rien. D’où vient ce fait monstrueux ? Pourquoi cela ? L’âme, dis-je, commande de vouloir, chose qu’elle ne commanderait pas à moins que de vouloir, et ce qu’elle commande ne se fait pas. Mais c’est qu’elle n’est pas toute à vouloir, aussi n’est-elle pas toute à commander. Car autant qu’elle veut, elle commande, et, autant qu’elle ne veut pas, ce qu’elle commande ne se fait pas, puisque la volonté commande qu’il y ait volonté et non pas une autre qu’elle, mais elle-même. Elle n’est donc pas toute à commander. Car s’il y avait pleine volonté, il n’y aurait pas de commandement pour que cela fut qui déjà serait." (cf. Confessions – Livre VIII, 9). Certes, la compréhension augustinienne des pouvoirs et des facultés est très primaire vis-à-vis de celle que nous pouvons avoir en ce début de troisième millénaire, néanmoins elle demeure remarquable car elle reconnaît un fait essentiel : la "non-omnipotence" de l’âme, de l’esprit. Par la suite, à l’instigation de pères de la chrétienté désireux de constamment privilégier la tradition biblique, et sous le couvert d’un anthropocentrisme exacerbé, l’homme et l’âme (l’esprit) furent dépouillés de leurs racines transcendantes et donc universelles. Or, qui peut oublier les envolées mystiques de Plotin ?: "Si les âmes possédaient déjà la faculté de sentir, au moment ou elles ont été engendrées comme âmes, si donc elles ont été engendrées comme âmes pour entrer dans le devenir, il en résulte que, pour elles, entrer dans le devenir est inhérent à leur nature même." (cf. Traité 38. 1, 19), "Mais dans la mesure où l’âme s’avance vers le "Sans Forme", étant alors dans l’incapacité totale de le saisir, parce qu’elle n’est pas délimitée par lui, …, elle glisse et elle craint de ne rien tenir du Tout". (cf. Traité 9 - 3, 5). Pour ce grand mystique, quelque peu ignoré, l’âme ne relèverait donc pas directement d’un "Sans Forme", d’un "Pouvoir Unitaire", mais s’avancerait constamment vers lui. Que pouvons-nous raisonnablement affirmer, aujourd'hui ? Contrairement à ce que crut P.J.Barthez (1734 – 1806) fondateur de l’école vitaliste, les lois de la vie ne sont pas fondamentalement différentes des lois universelles. Désormais les connaissances en biologie et en neurobiologie, permettent en effet d’affirmer que nous évoluons dans un cybermonde, fruit d’incessantes créations et de perpétuels recommencements, où le "sens" est omniprésent, et qu’ainsi, il n’existe aucun abysse séparant la matière inerte de la matière animée. Hélas, cette véritable "révolution conceptuelle" s'opère sous la houlette de seuls monistes et sans grandes réactions des spiritualistes qui paraissent se satisfaire du "simplisme" scientifique. Citons ainsi, les monistes qui ignorent systématiquement la prise en compte permanente des repères de valeur qui permettent d’assurer la cohérence et la dynamique de tout état du réel, inerte ou animé, perturbé ou en apparent équilibre, et ce par le moyen d’ activités d’ordre transcendant. Peut-on croire par exemple, que l'activité des cellules, ces insondables et immenses usines où sont programmées et synthétisées en quelques milliardièmes de seconde, des multitudes d'enzymes dont les processus de fabrication échapperont toujours à notre entendement conscient, recouvre d’heureux bricolages ?, peut-on croire que l'activité des cellules se déroule sans intention primordiale, voire hors de tout dessein primordial ? Bien évidemment non, un non sans appel. * En ce début de troisième millénaire, la compréhension du monde, se trouve donc bouleversée. Tous les phénomènes se révèlent de caractère dual, ipso facto, l’identité des êtres. Dès lors, la reconnaissance d’une nouvelle identité, l’identité spirituelle, s’impose, tandis que l’âme perd son ancestral statut d’opérateur. Remémorons-nous à nouveau Plotin : "C’est pourquoi aussi Platon dit que dans chacun de ces éléments (il s’agit des éléments du réel), il y a une âme, et ce terme d’âme, il ne l’entend pas autrement que comme une âme produisant précisément ce feu sensible. Ainsi ce qui produit le feu d’ici-bas est une vie ignée, un feu plus vrai. Donc le feu transcendant qui est encore plus feu, doit encore être plus en vie." (cf. Traité 38 - 11, 45). L’intuition de Platon selon laquelle des âmes et un feu transcendant (un état de transcendance) sont associés au réel, fut ainsi un remarquable pressentiment.  Cependant cette intuition riche de modernité, tomba en désuétude, laissant libre cours à d’incroyables errances de l’entendement, notamment celles de Descartes : "Bien que l’âme soit jointe à tout le corps, il y a néanmoins en lui quelque partie en laquelle elle exerce ses fonctions plus particulièrement qu’en toutes les autres. Et on croit communément que cette partie est le cerveau ou peut être le cœur ; le cerveau, à cause que c’est à lui que se rapportent les organes des sens ; et le cœur, à cause que c’est comme en lui qu’on sent les passions." (cf. Les Passions de l’Âme – Première partie, article 31), "Concevons donc ici que l'âme a son siège principal dans la petite glande qui est au milieu du cerveau, d'où elle rayonne en tout le reste du corps par l'intermédiaire des esprits, des nerfs et même du sang ... Ajoutons ici que la petite glande qui est le principal siège de l'âme est tellement suspendue entre les cavités qui contiennent ces esprits qu'elle peut être mue par eux en autant de diverses façons qu'il y a de diversité sensible dans les objets ; mais qu'elle peut aussi être diversement mue par l'âme." (cf. article 34), "Car il n’y a en nous qu’une seule âme, et cette âme n’a en soi aucune diversité de partie ; la même qui est sensitive est raisonnable, et tous ses appétits sont des volontés." (cf. article 47), "Pour moi qui ne reconnais dans le chien aucun esprit, je ne pense pas qu'il y ait rien en lui de semblable aux choses qui appartiennent à l'esprit ... Car encore que l'esprit soit uni à tout le corps, il ne s'en suit pas de là qu'il soit étendu par tout le corps, parce que ce n'est pas le propre de l'esprit d'être étendu, mais seulement de penser ..." (cf. Méditations Métaphysiques - Cinquième réponse, 359 - 389), "Il n'y a rien de plus clair dans mes Méditations que je rapporte au corps seul la puissance de se nourrir, et non pas à l'esprit ou à cette partie de l'homme qui pense." (cf. Méditations Métaphysiques, Septième réponse, 477), "Il n'y a qu'une seule âme dans l'homme, c'est à dire la raisonnable ; car il ne faut compter pour actions humaines que celles qui dépendent de la raison. A l'égard de la force végétative et motrice du corps à qui on donne le nom d'âme végétative et sensitive dans les plantes et dans les brutes, elle est aussi dans l'homme ; mais elle ne doit pas être appelée en lui âme, parce qu'elle n’est pas le premier principe de ses actions, et elle est d'un tout autre genre que l'âme raisonnable." (cf. Les Passions de l’Âme – Lettre à Regius, mai 1641). Par bonheur désormais, après de longs cheminements intellectuels autorisés par les sciences, et de profondes introspections, nous pouvons différencier nettement l’esprit de l’âme et ce, bien que tous deux aient un statut transcendant et intemporel. Ainsi, selon nous, à l’instar du corps qui est le réceptacle (l’enveloppe) des cellules, elles-mêmes fruits d’activités biologiques (biophysiques), l’âme est le réceptacle abstrait, purement théorique et conventionnel, des activités d’ordre transcendant qui nous caractérisent. En d’autres termes, le réceptacle théorique des activités transcendantes qui permettent d’être ce que nous sommes, peut être assimilé à une identité spirituelle communément dénommée âme. L’âme est dès lors une identité virtuelle de caractère analogique. Quant au "lieu d’être" (au royaume) de cette identité spirituelle, de cette âme, curieusement, il demeure inconnu des scientifiques, des philosophes et des théologiens ; c’est pourquoi nous l’avons spécifié par un vocable original : spacimplicatio (contraction des mots latins spatium et implicatio). Il s’agit d’un domaine différent du banal espace, un au-delà du réel, intemporel et transcendant, par le biais duquel, de toute éternité, une entité créatrice de caractère divin s’implique dans le monde, un au-delà dont le domaine de l’abstraction est l’expression singulière. Il est vrai, admettre l’implication permanente dans le monde d’un pouvoir transcendant (divin) et ce, par l’intermédiaire d’un domaine de transcendance différent de l’espace qui contient le réel, conduit à rejeter nombre de "vérités d’époques et de cultures" transmises de générations en générations et parfois, élevées au rang de dogme. Nous ne sommes plus à l’époque où l’on croyait, avec la plus grande assurance, que les idées qui, depuis toujours, ont été reconnues vraies par tous, ne peuvent être que vraies (quod ab omnibus, quod ubique, quod semper). L’entendement du monde conduit aujourd’hui à d’autres vérités !  En outre, face à l’imbrication des connaissances, une très grande ouverture d’esprit et une extrême rigueur sémantique s’imposent. Reprenons, par exemple, les propos de J. Maritain à Jean Paul II : "Dans la chair et les os de l'homme, il y a une âme qui est un esprit et qui vaut plus que l'univers tout entier" (cf. œuvres complètes de Jacques et Raïssa Maritain - tome VII). Non, l’âme n’est pas un esprit. L'âme, l’identité spirituelle, est le réceptacle d’activités de l’esprit, l’âme, l’identité spirituelle n’est pas dans la chair mais à la fois distante de la chair et impliquée dans la chair, nuances de taille ! Les théologiens monothéistes continueront-ils à taire le "Divin" qui s’implique en l’homme, en tout être et dans le monde, considérant, à tort, que l’univers est régi par des lois et des principes ? Face à l’humanité en attente de réponses crédibles quant au fondement et au réalisme de notre vie spirituelle, rejetteront-ils, longtemps encore, l’universalisme pressenti par nos illustres maîtres Platon, Aristote et Plotin qui inspirèrent les premiers pères de la chrétienté ?, pour "camper" sur la tradition biblique, une tradition qui bien que reconnue révélée, ne fit jamais référence au caractère dual de notre état d’être. Or la vie spirituelle, de par les activités d’ordre transcendant qui la caractérisent, n’exprime-t-elle pas ce qui nous unit de manière permanente, à Dieu ? Mais alors, étant les fruits de l’implication du Divin, certains caractères de l’identité spirituelle, de l’âme, ne perdurent-ils pas après la mort, transfigurés dans l’intemporel, transfigurés dans l’éternité ? Nous en sommes convaincus. * Hélas, les théologiens ont toujours été fort silencieux à propos de la vie spirituelle sur terre, voire muets quant à l’identité spirituelle. Or et nous ne le répèterons jamais assez, le corps est certes une structure biophysique, donc mortelle, mais le domaine de l’abstraction atteste d’une vie transcendante dont nous pouvons prendre conscience, ne serait-ce que parce que dans le domaine de l’abstraction cohabitent dans l’éternel présent du moment (de l’instant), les expériences du passé et les anticipations, et que nos comportements présupposent la prise en compte permanente de durées, de représentations virtuelles cérébrales du monde, de concepts, d’idées, …, de pressentiments et de sentiments. Les religions ne conduisent donc pas à la vie spirituelle (transcendante) car celle-ci est la composante essentielle de notre être, en revanche les religions permettent de l’exprimer. A vrai dire, désormais, de nombreuses sciences révèlent des faits d’ordre transcendant et l’implication du Divin dans le monde. Malheureusement, les scientifiques dans leur grande majorité, bien qu’ouverts à de nombreuses et souvent changeantes théories, demeurent marqués par une éducation qui les incitent à rejeter toute implication d’un ordre transcendant dans le réel, convaincus que l’univers est régi par des lois et des principes. Dans une recherche des causes primordiales, il convient de s’extraire de cet a priori car les lois et les principes ne sont pas des opérateurs qui peuvent reconnaître, juger, choisir,…, et décider. Nous devons également relativiser les discours philosophiques qui n’ont pas innové à propos de l’état de conscience, du néant, du temps, de l’intemporel, de l’éternité et de l’infini ; d’ailleurs, de nombreuses réflexions de grands esprits, pertinentes à leur époque, sont pour le moins, à reconsidérer ; citons : "De ces deux infinis des sciences, celui de grandeur est bien plus sensible (impressionnant), et c’est pourquoi il est arrivé à peu de personnes de prétendre connaître toutes choses. « Je vais parler de tout » disait Démocrite. Mais l’infinité en petitesse est bien moins visible. Les philosophes ont bien plutôt prétendu d’y arriver, et c’est là où tous ont achoppé. C’est ce qui a donné lieu à ces titres si ordinaires, Des principes et des choses, Des principes de la philosophie … Mais comme c’est nous qui surpassons les petites choses, nous nous croyons plus capables de les posséder, et cependant il ne faut pas moins de capacité pour aller jusqu’au néant que jusqu’au "tout" … Enfin les choses extrêmes sont pour nous comme si elles n’étaient point et nous ne sommes point à leur égard ; elles nous échappent ou nous à elles. Voilà notre état véritable. C’est ce qui nous rend incapables de savoir certainement et d’ignorer absolument. Nous voguons sur un milieu vaste, toujours incertains et flottants, poussés d’un bout vers l’autre … Ne cherchons donc point d’assurance et de fermeté ; notre raison est toujours déçue par l’inconstance des apparences ; rien ne peut fixer le fini entre les deux infinis qui l’enferment et le fuient …" (cf. Blaise Pascal - Pensées, Fragment 185). Il convient en effet de reconsidérer ce texte car bien que les choses extrêmes nous échappent, même avec de puissants moyens technologiques, nous savons cependant que le néant compris au sens strict du mot, n’existe pas et que l’infinitude de l’infiniment grand est inexorablement liée à celle de l’infiniment petit ; plus précisément, l’infiniment grand est formé d’infiniment petites particules émergeant d’un domaine sans structure (sans dimension, indifférencié, unitaire) : l’énergie universelle. Nous savons aussi que nous évoluons dans un monde où le "sens" est omniprésent, un cybermonde fruit d’incessantes créations et de continuelles destructions, en constantes interactions. Qu’en est-il dès lors de l’entité d’ordre transcendant qui, de toute éternité, conduit cette dynamique évolutive ?, de cette entité créatrice qui bien que de caractère divin, s’avère non omnipotente et conduit ainsi à postuler, par nécessité, une omnipotence dont nous ne savons rien : Dieu. Nietzsche :   N'avez-vous pas entendu parler de cet homme fou qui, en plein jour, allumait une lanterne et se mettait à courir sur la place publique en criant sans cesse : « Je cherche Dieu ! Je cherche Dieu ! » Comme ils se trouvaient là, chez beaucoup de ceux qui ne croient pas en Dieu son cri provoqua une grande hilarité. A-t-il donc été perdu ? disait l'un. S'est-il égaré comme un enfant ? demandait l'autre. Ou bien s'est-il caché ? A-t-il peur de nous ? S'est-il embarqué ? A-t-il émigré ?, ainsi criaient et riaient-ils pêle-mêle. Le fou sauta au milieu d'eux et les transperça de son regard. « Où est allé Dieu ? s'écria-t-il, je veux vous le dire ! Nous l'avons tué, vous et moi ! Nous tous, nous sommes ses assassins ! Mais comment avons-nous fait cela ? Comment avons-nous pu vider la mer ? Qui nous a donné l'éponge pour effacer l'horizon ? Qu'avons-nous fait lorsque nous avons détaché cette terre de la chaîne de son soleil ? Où la conduisent maintenant ses mouvements ? Où la conduisent nos mouvements ? Loin de tous les soleils ? Ne tombons-nous pas sans cesse ? En avant, en arrière, de côté, de tous les côtés ? Y a-t-il encore un en haut et un en bas ? N'errons-nous pas comme à travers un néant infini ? Le vide ne nous poursuit-il pas de son haleine ? Ne fait-il pas plus froid ? Ne voyez-vous pas sans cesse venir la nuit, plus de nuit ? Ne faut-il pas allumer les lanternes avant midi ? N'entendons-nous rien encore du bruit des fossoyeurs qui enterrent Dieu ? Ne sentons-nous rien encore de la décomposition divine ?, les dieux, eux aussi, se décomposent ! Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consolerons-nous, nous, les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau, qui effacera de nous ce sang ? Avec quelle eau pourrons-nous nous purifier ? Quelles expiations, quels jeux sacrés serons-nous forcés d'inventer ?" (cf. Le gai Savoir – Livre III, 125), approuverait-il notre discours, lui qui cherchait désespérément ce Dieu en battant sa coulpe ? Nous pouvons le penser puisque désormais, les sciences, en particulier la biologie, sont les nouveaux jeux sacrés qui permettent de réhabiliter le Divin et Dieu ! Paul Moyne http://www.paulmoyne.com
Florence Crivello
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yasni 2011-12-01  +  

Le temps et les durées, l’instant, intemporalité et éternité

Le temps et les durées, l’instant, intemporalité et éternité Ce n'est pas parce que les états des énergies et de la matière manifestent tous, naissance et mort, que la nature (l'essence, la source) des durées (du temps), eut un commencement et qu'elle aura une fin. Bien que mesurable et pouvant être représenté par des symboles, le temps n'a aucune réalité physique ; les penseurs l'admettent tous. Exprimé différemment, hors du "réel" il n’y a pas de durées ; le temps est ainsi une "potentialité" (une virtualité) sans dimension. Néanmoins, l'empreinte de la temporalité demeure intimement associée à la réalité comme l'est le "sens". Qu'en est-il alors, de la nature des durées, ces intervalles qui ne sont pas de l'espace, que dire des laps de temps qui permettent d’intégrer les évolutions, dans des chronologies rigoureuses ? ------------------ "Les transformations de Lorentz pour le temps et les coordonnées de l’espace sont valables pour le passage d’un système d’inertie à l’autre. Tout le contenu de la relativité restreinte est enfermé dans ce postulat : les lois de la nature sont invariantes relativement aux transformations de Lorentz .... Le continuum à quatre dimensions (l’espace-temps) ne se divise plus objectivement en coupes qui contiennent tous les évènements simultanés ; le maintenant perd pour le monde qui s’étend dans l’espace sa signification objective. De là vient qu’on est obligé de concevoir objectivement l’espace et le temps comme un continuum à quatre dimensions indissolubles si l’on veut exprimer le contenu des relations objectives sans avoir recours à des procédés arbitraires et conventionnels superflus." (cf. Einstein - La théorie de la relativité restreinte et générale). En d’autres termes, la connaissance (la formalisation) des phénomènes qui constituent un évènement, n’est pas indépendante du choix du système d’inertie, en outre : "L'interprétation probabiliste, au moins dans son état actuel, fait jouer au temps un rôle particulier brisant ainsi la symétrie relativiste des quatre variables d'espace et lorsqu'on l'introduit en théorie de Dirac, on y introduit en même temps cette absence de symétrie. En d'autres termes, tant que l'on regarde la théorie de Dirac comme une forme analytique vide de sens physique, elle peut être considérée comme en accord avec la relativité, mais dès que l'on veut en tirer des prévisions vérifiables expérimentalement, il faut se servir des fonctions d'onde pour définir les valeurs possibles des grandeurs observables et leurs probabilités respectives et cela ne peut se faire actuellement d'une manière qui ne fasse pas jouer au temps un rôle privilégié,... …. nous pouvons dire que cette difficulté parait à l'examen se rattacher à des causes profondes telles que l'existence d'un sens privilégié pour la variable temps et la persistance des unités physiques dans le temps..." (cf. L. de Broglie - Matière et Lumière 1937). Ces célèbres points de vue soulignent avec force, combien, préalablement à toute quête des causes primordiales, il est impératif de méditer à propos du temps. Par exemple, si le temps est considéré comme une mystérieuse entité qui s'écoule, ou comme un ensemble d'entre-deux (de durées) qui ne sont pas de l'espace et donc, qui sont d’ordre transcendant, l'univers peut apparaître, respectivement, soit comme ayant eu un commencement (encore que !), soit, comme nous le croyons, préexistant de toute éternité. Faits remarquables, - l'espace a la propriété de contenir le réel selon trois axes que nous distinguons a priori, trois directions privilégiées qui permettent de spécifier les dimensions volumiques ; tous les êtres d'ailleurs, reconnaissent, à leur manière, ce que nous appelons la longueur, la largeur et la hauteur, - les repères temporels sont appréhendés grâce à des facultés qui permettent à tout être, plus exactement à l’entité créatrice qui anime tout être, d'estimer des entre-deux non spatiaux : les durées, et ce, suivant des processus innés, ou innés et conscients chez l'homme, - en outre, l'espace et le temps ne comportent aucune discontinuité. Nous les "fragmentons" néanmoins, en évoluant dans l’espace. Argumentons. * Souvenons-nous : - Platon (-427, -348) ne pouvait dissocier le temps du Cosmos. Le ciel (l’espace) et le temps lui paraissaient des éléments issus d'un chaos universel où les choses étaient supposées évoluer de manière désordonnée. Il semble même, qu'il ait imaginé un état originel du temps partant du fait que tout ce qui est sensible a un commencement et qu'il existe toujours une relation générale de succession, un lien entre l'avant et l'après de l'état des choses et des évènements. Cependant Platon n'a jamais considéré ce lien comme "du temps" car il lui paraissait globalement trop aléatoire. - Aristote (-384, -322) imaginait le mouvement comme le substrat du temps : "... s'il nous arrive de ne pas penser qu'il s'écoule du temps, c'est quand nous ne déterminons aucun changement et que l'âme parait durer dans un état unique et indivisible, puisque au contraire, c'est en pensant et déterminant que nous disons qu'il s'est passé du temps, on voit qu'il n'y a pas de temps sans mouvement. Il est donc clair que le temps n'est ni le mouvement, ni sans le mouvement.". Pourquoi, le temps n'est-il ni le mouvement ni sans le mouvement ? Comment est-il associé aux états des êtres, des objets et des évènements ? N'est-ce point par une relation d'implication ? En quoi le temps influence-t-il l'appréciation des sensations ?; les durées trop courtes ne laissent-elles pas l'amer goût de l'insatisfaction, trop longues ne conduisent-elles pas à la monotonie, voire à l'ennui ? - St Augustin (354, 430) voyait dans le temps une distension de l'âme appréhendée par l'Esprit, qui aide à mesurer le passé par le souvenir, et le futur par l'attente. Ce qui est long dans l'avenir ce n'est pas l'avenir en soi puisqu'il n'existe pas mais la longue attente que l'on en a ; de même, un long passé est un long souvenir du passé. - Durant le Moyen Age la différentiation aristotélicienne du temps et de l'espace fut unanimement admise. La mesure du temps, nombre du mouvement, était censée relever de l'âme, alors que la perception de l'espace était reconnue dépendre du corps. Au XVIIe siècle cette vision fut remise en question par les scientifiques, convaincus que le réel pouvait être "mathématisé". - Newton (1642, 1727), affirmant avec raison qu'il faut un seul système de référence pour mesurer les distances et les durées, imagina le temps comme indépendant de toute représentation symbolique. L'ayant postulé "couler" uniformément, il vit dans celui-ci l'ordre de la succession et dans l'espace l'ordre de la situation. - Liebnitz (1646, 1716) pressentait le temps et l'espace comme dépendant des évènements qu'ils contiennent (l'espace donne la possibilité d’"existences" simultanées et le temps l'ordre d'"existences" successives). - Par la suite, avec et depuis Kant (1724, 1804), le temps et l'espace seront compris comme des intuitions pures de la sensibilité hors de toute donnée empirique. D'ailleurs, l'intelligentsia philosophique actuelle considère encore, la "saisie" de l'espace et du temps comme propre au seul genre humain. Curieusement, Kant reconnaissait au temps et à l'espace une même nature et ce, du seul fait qu'il est possible de représenter le temps en utilisant un élément de l'espace : la ligne. Plus précisément il considérait l'intuition du temps comme s'apparentant à celle de l'arithmétique notamment parce que les durées s'expriment par des nombres, tandis que l'intuition de l'espace, se traduisant par des traits, lui paraissait relever de celle de la géométrie. Il rejoignait aussi Newton lorsqu'il comparait l'espace et le temps à deux cadres vides, mais potentiellement capables de contenir et d'ordonner les phénomènes. Néanmoins, différence essentielle, Newton considérait ces cadres comme substantiels c'est à dire inhérents à la réalité, alors que Kant les assimilaient à la structure de l'esprit, voire à la nature de la sensibilité et de l'intuition. - Puis vint Michelson (1852, 1931) qui, au cours de célèbres expériences, montra que la vitesse des photons, de la lumière, est la même dans toutes les directions malgré la rotation de la terre et conclut que les lois de la mécanique classique pour l'addition des vitesses et pour l'addition des durées doivent être utilisées avec précaution. A la même époque, Lorentz (1853, 1928) qui s’intéressait à la perception des phénomènes dans deux systèmes de référence se déplaçant l'un par rapport à l'autre, établit les équations de base qui permirent à Einstein (1879, 1955) d'échafauder ses théories de la relativité restreinte et de la relativité générale. Depuis, le temps est uniquement reconnu et compris comme une entité indicible qui s’écoule inexorablement, mais qui cependant peut être formalisée par un continuum de nombres (de durées). Or, si en regard des évolutions du réel, le "sens" (la direction) associé au temps est toujours représentatif d’un passage du passé au futur, il n’en est pas de même lorsqu’il s’agit du "temps potentiel", en particulier du temps non actualisé qui caractérise le domaine de l’abstraction. En effet, l’entité d’ordre transcendant qui se reconnaît en nous sous le couvert du moi (je, ego, sujet, esprit) peut aisément s’extraire du futur (s’extraire d’anticipations), pour revenir dans le présent et dans le passé. Le temps, à l’état potentiel, n’a donc pas de direction privilégiée et la banale expression : "flèche du temps", n’est valable que lorsque l’on débat, scientifiquement, de la dynamique évolutive du réel. Hélas, le domaine singulier de l'abstraction où nous avons conscience du présent, du futur et du passé, ce mystérieux domaine intemporel où cohabitent dans le moment présent, les expériences du passé qui nous servent à anticiper le devenir, demeure ignoré des philosophes et des théologiens. * Les photons tissent une image du monde dont il est difficile de s'extraire. La physique est d'ailleurs conditionnée par les traits de lumière des ces messagers universels. Bien évidemment la philosophie et la théologie le sont aussi. Les équations de Lorentz et les théories de la relativité par exemple, donnent à penser que la temporalité relève uniquement de l'ordre physique des choses, une dérive de l’entendement qui sclérose toujours la recherche des causes primordiales. Or, répétons-nous, le temps est caractérisé par des durées et les durées sont des entre-deux non spatiaux, des intervalles qui ne sont pas de l’espace, des intervalles qui sont donc d'ordre transcendant. En outre, comme nous le disions précédemment, le temps demeure une potentialité éternellement disponible en tout point de l'univers, et il n'y a aucune différence d’ordre, aucune différence de nature entre les durées, en particulier celles qui ponctuent la vie intérieure (spirituelle) des êtres, notamment de l'homme. De ce fait il n'y a pas jaillissements des durées mais "implications" de durées dans les états du réel. Pour l'admettre encore faut-il dépasser les attendus qui associent le temps à l'espace avec le concept d'espace-temps car ces attendus taisent des processus essentiels : la reconnaissance et l’interprétation, et ignorent aussi l’incontournable interrogation : quid de l'entité qui a charge de ces implications, des reconnaissances et des interprétations ?, cette entité créatrice qui, de toute éternité, est contrainte de prendre en compte des entre-deux non-spatiaux afin de pouvoir intégrer la dynamique évolutive de l'univers, dans des chronologies rigoureuses. A propos d'entre-deux (d’intervalle), soulignons l’ambiguïté et la richesse de ce concept : - ambiguïté, puisque, contrairement à ce qui est communément reconnu, les entre-deux spatiaux séparant les phénomènes (autrement dit : le vide) ne recèlent pas les forces en tout genre et les potentialités ; ces virtualités résident, elles aussi, dans un domaine transcendant. Curieusement cet au-delà du réel, tel que nous le définissons, ne fut jamais l’objet de reconnaissance et de débats de la part des philosophes et des théologiens ; nous avons d’ailleurs dû le spécifier, en adoptant le vocable : spacimplicatio, vocable résultant de la contraction des mots latins : spatium signifiant une étendue incommensurable, et implicatio désignant l’acte d’implication. - richesse, ne serait-ce que parce que les entre-deux représentés par les "blancs" (les vides, les non-dits) détiennent des conditions de positivité et de transcendance qui sont impérativement nécessaires à l'entendement, à la mémorisation et à la transmission du "sens". Ainsi, les entre-deux représentés par les blancs participent à la "structuration" des langages, des plus simples aux plus élaborés, et même singuliers comme ceux caractéristiques du patrimoine génétique et des ordinateurs. Revenons aux durées et retenons qu'elles sont d'un ordre transcendant, différent de celui qui, dit physique, qualifie la nature (l'ordre) des énergies et de la matière, un fait essentiel qui lui aussi, n'a jamais été reconnu et exploité par les philosophes et les théologiens. Même Kant, considérant que "l'espace comme forme d'extériorité n'est pas moins en nous que le temps comme forme d'intériorité"(cf. Critique de la raison pure), et prônant avec assurance : "Pour que je puisse rapporter certaines sensations à quelque chose d'extérieur à moi, et, de même, pour que je puisse me représenter les choses comme en dehors et à côté les unes des autres, et par conséquent comme n'étant pas seulement différentes mais placées en des lieux différents, il faut que la représentation de l'espace soit déjà posée comme fondement. Cette représentation ne peut donc être tirée de l'expérience des rapports entre les phénomènes extérieurs", ignora les incessantes prises en compte de repères spatiaux et temporels (comme les durées) hors de l'humain : au sein du phénomène de la vie et dans l'univers. Ce raisonnement réducteur fut d'ailleurs lourd de conséquence. Du fait de la notoriété de son auteur, il ne fit qu'engluer davantage la philosophie dans un anthropocentrisme étriqué. * D'intenses recherches se poursuivent actuellement pour tenter de saisir les différentes chronologies de développement des êtres et des espèces, notamment les chronologies qui conduisent à des pathologies. Empruntons le langage des scientifiques : "... les altérations de la chronologie et de la vitesse du développement constituent une mécanique efficace du changement morphologique... " (rappelons que ces altérations, les hétérochronies, concernent de multiples caractères : le début de formation, le taux de croissance, la taille, les formes, ...). Parmi ces hétérochronies citons : - l'accélération de la division cellulaire qui conduit à ce que le potentiel cellulaire de certains enfants s’épuise avant que s'achève leur croissance, une hétérochronie reconnue par les scientifiques, comme résultant d'une défaillance génétique, la Progeria, - les maturités sexuelles précoces qui s'accompagnent d'un arrêt de la croissance et peuvent même affecter la descendance. Or, que présupposent, quant aux causes primordiales, de telles altérations ? Croyez-vous que ces hétérochronies sont simplement, comme l'expriment les spécialistes : "représentatives du déplacement d'un évènement ontogénétique le long de l'axe du temps ou le fait d'une période ontogénétique plus ou moins précoce due à la vitesse de déroulement de certains processus biologiques" ? Bien évidemment non, ces hétérochronies ne résultent pas de fractionnements, au petit bonheur la chance, d'un temps qui s'écoule. Malgré leur caractère pathologique, elles nécessitent aussi la prise en compte permanente de myriades de durées afin que les organisations de processus à effet biologique et de processus à effet comportemental, voire à effet mortifère, dont sont porteurs l'ADN et l'ARN, soient inscrites dans des chronologies rigoureuses. Qu’en est-il de l’entité créatrice qui à charge de tels processus, sachant que celle-ci en juge dans le moment présent c'est à dire dans un moment qui, mystérieusement, n'a pas de durée puisque sa seule évocation en fait un temps passé ? Dès lors, ce constant moment présent sans durée qui nous accompagne de la naissance à la mort, n'est-il pas représentatif de l'éternité ? Nous en sommes convaincus. * De récentes expériences montrent que l'homme totalement privé de repères lumineux durant de longues périodes (par exemple, totalement isolé dans une caverne), perd la juste appréciation des durées. Méditons quelque peu sur ce fait riche d'enseignements. Selon les biologistes, les rythmes biologiques sont ponctués par des structures moléculaires spécifiques, à la manière d'horloges (hypothèse notamment vérifiée par l'étude du champignon Neurospora, de la souris et du hamster). En vérité, les rythmes biologiques ne sont pas ponctués par des structures moléculaires mais à l'aide de ces structures. Rappelons-le à nouveau, une molécule n'est qu'un "outil" ; quelle qu'elle soit, de par sa seule nature physique, une structure moléculaire ne peut pas reconnaître, juger, choisir,…, in fine : décider et agir. Néanmoins, comment ces horloges biologiques qui ne sont que des ensembles de particules élémentaires qui s'entre - échangent constamment, peuvent-elles remplir ce rôle ?, comment de telles horloges, apparemment autonomes, et dont les battements (les oscillations) sont sensibles aux températures, aux éclairements, aux odeurs, ..., permettent-elles d'apprécier, sans anicroche et sans la moindre erreur, des intervalles qui ne sont pas de l'espace ? Qui appréhende ces battements, plus exactement ces oscillations, et les utilise afin d'intégrer le développement de l'individu et des espèces, dans des chronologies cohérentes, si ce n'est une même entité créatrice, d'ordre transcendant, omniprésente et impliquée à chaque niveau structurel du phénomène de la vie. Ces problématiques sont toujours d’actualité d’autant plus que les biologistes en sont encore à d’archaïques compréhensions du temps qui les conduisent à d’incroyables acrobaties intellectuelles : "…l’accumulation des mutations dans une même famille de protéines se produit dans des organismes très différents au rythme du temps astronomique et non pas au rythme des générations.", acrobaties sous le couvert de discours, osons le dire fumeux : "Il n’y a pas d’autres façons d’interpréter l’existence d’horloges moléculaires qu’en supposant qu’un facteur encore totalement inconnu coordonne les mutations génétiques dans le long terme. Et ce facteur, à l’échelle de l’évolution, est bien plus influant que les facteurs darwiniens de mutation au hasard et de sélection naturelle.". Comme si des facteurs pouvaient reconnaître, juger, … décider et agir, comme s’il pouvait y avoir plusieurs temps ; il y a de multiples actualisations du temps ce qui est fort différent ! D'autres indications précieuses concernant l'"appréciation" et l'"utilisation" des durées associées aux processus biologiques, nous sont fournies par les expériences sur les stimulus, en particulier, par les observations de Benjamin Libet (1916 – 2007). Selon ce chercheur, et d’autres depuis, plusieurs centaines de millisecondes sont nécessaires pour que les stimulations du cortex accèdent à (émergent de) l'état de conscience, et dans le cas d'un mouvement volontaire : les activités cérébrales correspondantes précèdent l'action. En outre, les laps de temps qui permettent de ponctuer la réactivité des mécanismes cérébraux sont en partie neutralisés puisque nous avons toujours l'impression de ressentir un stimulus dès qu'il se produit. En partie neutralisés certes, mais par quel opérateur ?! Bien évidemment, l'homme ne sait juger que des durées accédant à son entendement conscient. Mais alors, qui juge et utilise les laps de temps impérieusement nécessaires à l'activité des cellules ?, qui juge les laps de temps qui demeurent associés aux comportements des particules, des atomes et des molécules ? Les lois universelles ? Certainement pas, soyons sérieux, les lois, même universelles, ne peuvent pas reconnaître, juger, choisir, …, et agir. Considérons, par exemple, les expériences (1982) qui conduites par Alain Aspect et son équipe de physiciens, concernent le comportement des photons. Pour ces chercheurs, il s'agissait notamment de confirmer les observations faites par Einstein, Podolsky et Rosen (connues sous le nom d'"expérience E.P.R." - 1935). Bref rappel. Einstein - Podolsky - Rosen, s'appuyant sur le fait que divers axes de rotation des électrons existent à l’état potentiel, montrèrent que dans un couple d'électrons tournant en sens inverse c'est à dire dans un couple d'électrons manifestant une résultante de rotation nulle, lorsque l'un des deux est éloigné, et que l'on détermine sur l'autre, un nouvel axe de rotation, l'"éloigné" réagit instantanément de manière à ce que la résultante de rotation redevienne nulle. Quant à l'équipe d'Aspect, elle réussit à "conduire" en état d'indépendance spatiale des photons jumeaux (émis simultanément d'une même source), et constata que malgré le très grand intervalle séparant ces photons (très grand si l'on se réfère aux dimensions des particules), ceux-ci manifestent, simultanément, des réactivités semblables. En d'autres termes, ces physiciens montrèrent que la séparation des particules par des entre-deux spatiaux importants ne les rend pas autonomes. A vrai dire, compte tenu de la complexité de tels processus et de leurs difficultés d'interprétation, il est impossible de savoir si ces expériences mettent en évidence le "réalisme" (l'existence) d’"interaction quantiques" ou l'émergence simultanée (instantanée) d'évènements quantiques. Néanmoins, le principe de la localité cher à Einstein, selon lequel l’action fantôme à distance ne peut être acceptée par un esprit raisonnable, est mis en défaut. Sans nul doute le niveau le plus élémentaire du réel, le niveau quantique, porte témoignage de l'instantanéité, de l’intemporalité, de l’éternité ! En conséquence, ne faut-il pas qu'une entité créatrice, "maître du temps et du sens", soit omniprésente à ce niveau ? Les physiciens parlent également des caractères du photon (sa réactivité, sa sensibilité à l'environnement, son enracinement quantique) comme s'étendant par le biais de l'onde électromagnétique qui lui est associée, au sein d'un très vaste champ relationnel. Que pouvons-nous dire de ce champ relationnel quantique qui contiendrait aussi de mystérieuses variables cachées ? Selon nous, il permet des activités d’ordre transcendant, inaccessibles par l'expérimentation. * D’autres durées (laps de temps) interpellent tout autant. Considérons les muons, ces particules qui disparaissent quelques deux millionièmes de seconde après avoir émergé. Comment comprendre que ceux qui "naissent" de la collision de rayons cosmiques avec certains atomes évoluant dans la haute atmosphère terrestre, mettent, selon les calculs, environ une minute pour arriver sur terre où ils sont effectivement détectés, alors qu’ils sont censés ne plus exister ? Arguant des équations de Lorentz, les scientifiques vous expliqueront aisément pourquoi dans ce cas, selon notre temps les muons vivent plus d’une minute, alors que selon leur propre temps ils disparaissent au bout de quelque deux millionièmes de seconde. Ils vous expliqueront aussi, pourquoi, en regard d’une même période terrestre, l’individu qui demeure sur terre, théoriquement, vieillit davantage que s’il était parti dans l’espace à bord d’une fusée, pour revenir ensuite sur cette même terre (songez aux jumeaux de Langevin). Or ces déductions s’appuient sur des formalisations du temps par le biais de compositions géométriques de ses vecteurs (rappelons que "dans l’espace-temps" la formalisation des évènements est vectorielle, c’est à dire relève de la géométrie), et donc en réalité, l’homme demeuré sur terre n’aura pas davantage vieilli que s’il avait fait un aller-retour dans le cosmos et connu des accélérations et des décélérations. Il en est d’ailleurs de même pour la perception des "durées" transmises par les photons, ces vecteurs universels du "sens". Par exemple, imaginons un astrophysicien qui, très éloigné du soleil et se déplaçant à la même vitesse que lui, observe les clignotements de deux émetteurs de lumière pilotés par deux horloges rigoureusement identiques, l’un situé sur cet astre, l’autre sur la terre. Les intervalles entre les clignotements provenant de la terre lui paraîtront plus longs que ceux émanant du soleil bien que les deux émetteurs clignotent simultanément. Exprimé par les scientifiques, l’horloge située sur terre marcherait plus lentement que celle posée sur le soleil en raison de la vitesse relative de la terre par rapport au soleil. Ces faits traduisent donc une contrainte inexorable : l’appréhension des durées demeurera, à jamais, de caractère relatif car, bien évidemment, il n’existe pas de temps singuliers, un pour les particules (en l’occurrence pour les muons), un pour les terriens que nous sommes, un pour les astronautes, un pour les cellules, etc., etc. Ainsi, gardons-nous du caractère réducteur des explications scientifiques qui concernent le temps, elles masquent sa nature. Le temps, en effet, est une potentialité, ipso facto d’ordre transcendant, qui permet d’intégrer la dynamique universelle dans des chronologies rigoureuses, une potentialité disponible en tout point de l’univers, que nous pouvons parfois formaliser. L’essence du temps, sa nature, est donc la même, que ce soit le temps correspondant aux durées, - symbolisées par les scientifiques, - qui permettent de coordonner les évolutions de l'univers, - reconnues par les neurobiologistes et dites psychologiques, ce qui conduit à poser les incontournables problématiques toujours ignorées :  puisque les perceptions et les quantifications des durées sont de caractère relatif, comment se peut-il qu’en tout être et à chaque niveau structurel de celui-ci, le temps soit utilisé de manière cohérente ?, ne faut-il pas que tous les êtres soient animés par une même entité créatrice, se singularisant en chacun d’eux et utilisant un système universel de valeur ? En conséquence, l’utilisation du temps, plus exactement, la prise en compte de durées n’est pas l’apanage de l’humain. Mais alors, les "repères temporels" et les "repères spatiaux" ne peuvent-ils être dissociés et considérés séparément que chez les individus dotés d’un état de conscience ? Qu’en est-il au niveau quantique qui fonde notre intériorité ? Qui jamais répondra ?! * Méditons davantage. En toutes civilisations, les grands esprits se sont émerveillés de notre capacité innée à distinguer le passé, le présent et le futur sans qu’il soit besoin de mesurer quantitativement les durées. Néanmoins, n’ayant qu’une compréhension primaire du monde, ils n’imaginèrent jamais qu'il puisse en être de même à chaque niveau de structuration des individus, ipso facto, en tout état de l'univers. Comment en effet, de nos jours, ne pas s’interroger à propos des chronologies quasiment intangibles qui, caractérisent la dynamique du phénomène de la vie et du réel, et attestent le respect de directions immuables ? Qui, dans l’univers, peut utiliser les laps de temps, ces entre-deux qui ne sont pas de l'espace, ces entre-deux tout à la fois susceptibles d'être associés à des repères physiques (spatiaux) et qui demeurent néanmoins dans un lieu intemporel dont le domaine de l'abstraction, est l’expression singulière ?, qui, si ce n’est une entité maître du "sens" et du temps, une entité créatrice qui transcende les énergies et les états de la matière, et qui est impliquée en eux. Les réponses à la problématique suscitée par l'appréhension du temps en tout point du réel, nécessitent donc une extrême rigueur sémantique. N'est-ce point faire preuve de laxisme, voire de bêtise, que de prôner lors de débats philosophiques : "tout devenir est l'œuvre du temps",...,"la temporalité est créatrice",...,"le temps est un grand sculpteur", ... ? Quant à la fonction d'onde imaginée par les quantistes, "censée intégrer les évènements quantiques dans le temps", répétons-le à nouveau, n’ayant aucune des facultés qui permettent de reconnaître, de juger, de choisir,…, elle n’est pas un opérateur. Comment, en outre, expliquer que sans cesse, nous vivons avec le souvenir du passé et dans l'attente de l'avenir, tout en sachant que vivre c'est vivre dans le moment présent, un moment qui n'a pas de durée ? Blaise Pascal donna deux raisons : "si le moment présent nous déplaît disait-il, nous nous réfugions dans le passé et le futur, s'il nous satisfait nous le fuyons car nous savons que le bonheur ne dure pas". Or ce n’est pas aussi simple. Pourquoi, par exemple, lorsque nous ne sentons rien par le corps, lorsque nous n'observons aucune agitation, avons-nous conscience de laps de temps qui s'écoulent, de laps qui se sont écoulés ? Par bonheur, la neurobiologie et l'introspection permettent désormais de répondre, en partie, à cette très ancienne interrogation. Nous savons ainsi que des liaisons synaptiques (des milliards) sont sans cesse réorganisées afin que puissent être interprétées et prises en compte les perceptions extra sensorielles et sensorielles qui parviennent aux neurones (la longueur de ces liaisons atteint des centaines de milliers de kilomètres),  une réorganisation permettant, entre autres, la création des virtualités qui sont dans le domaine d’abstraction, et qui nous servent de références. En outre, pour que ces virtualités soient cohérentes et réalistes, il importe qu'elles soient en adéquation avec les chronologies de notre environnement. Dès lors, qui peut conduire cet ensemble de processus si ce n’est une entité paradoxalement distante des phénomènes et impliquée en eux ?, une entité qui, maître du temps et par le biais de "voix intériorisées" rythmées par des horloges biologiques, informe le moi (je, ego, sujet, esprit) en qui elle se reconnaît, du temps qui inexorablement s’écoule, plus exactement de durées qui se succèdent enchaînées. Autant de faits qui incitent à reconnaître en tout être, deux identités : - l'une physique, exprimée par le corps, - l'autre spirituelle, attestant que durant l’existence, nous avons déjà "un pied" dans l’intemporel, dans l’éternité. Mais alors, qu’en est-il de l’éternité dont nous avons tous, le pressentiment ? Et, interrogation de simple bon sens : peut-il y avoir éternité sans que celle-ci soit associée au réel ? Non, sans nul doute. * Considérons le moment présent, cet instant qui n'a point de durée puisque dès que nous tentons de le "saisir", il est déjà passé : ".... l’instant semble désigner quelque chose comme le point de départ d’un changement dans l’un ou l’autre sens. En effet, ce n’est certes pas à partir du repos encore au repos que s’effectue le changement ; ce n’est pas non plus à partir du mouvement encore en mouvement que s’effectue le changement. Mais l’instant, qu’on ne peut situer, est sis entre le mouvement et le repos, parce qu’il ne se trouve dans aucun laps de temps. Et tout naturellement, c’est bien vers l’instant et à partir de l’instant que ce qui est en mouvement change d’état pour se mettre au repos, et que ce qui est au repos change son état pour se mettre en mouvement." (cf. Platon – Parménide – 156e). Exprimé différemment, l'instant apparaît comme un éternel présent qui paradoxalement sépare et unit le "temps passé" et le "temps futur" avec la propriété remarquable d'être toujours le même dans sa nature et sa signification, et ce, bien qu'il participe de contextes spatio-temporels différents. Par exemple, les êtres utilisent le même moment présent de leur naissance à leur mort. L'instant présent permet donc de diviser les actualisations du temps, mais, lui-même, n'est pas divisible. Autre constat remarquable, les instants ne sont pas affectés par les contraintes de la relativité, et ne peuvent être rassemblés bout à bout pour former des laps de temps puisqu'ils n'ont pas de durée (sinon en eux, se mêleraient passé et futur). En cela, l’instant est une référence absolue. L'analyse du moment présent par saint Augustin, nous paraît dès lors très pertinente : "Je sais qu'il n'y aurait ni, si rien ne se passait, temps passé, ni, si rien n'advenait, temps futur, ni, si rien n'existait, temps présent, ... Quant à un présent, toujours présent, qui ne s'en aille point en un passé, ce ne serait plus du temps, ce serait l'éternité. Si donc le présent, pour être du temps, ne devient présent qu'à cause qu'il s'en va en un passé, quel mode d'être lui attribuer, sa raison d'être étant qu'il cessera d'être, si bien que nous attribuons vraiment un être au temps qu'à cause qu'il tend à n'être pas" (cf. Confessions - Livre XI, 14). Ainsi, le moment présent (l’instant) représentatif de l’éternité, se révèle omniprésent, impliqué en tout être, ipso facto, en tout état du réel. D’ailleurs, nous nous transformons sans cesse, physiquement, durant notre existence, mais nous continuons à demeurer identiques en étant toujours soi au sein d'un ego invariant, et le je (moi, sujet, ego, esprit), bien que capable de transcender le corps (notre identité physique), de se déplacer dans l'espace et d'utiliser le temps, est constamment contraint de reconnaître, de juger, …, de choisir, dans le moment présent, son seul référentiel absolu. Autant de faits qui incitent à postuler, avec assurance, le réalisme (l’existence) d’un domaine intemporel royaume de notre identité spirituelle, royaume de l’âme. * Pour conclure, avoir un âge (dater), être inscrit (inscrire) dans une histoire, participer d'évolutions (que ce soit celles des êtres ou de la matière), présuppose l’utilisation de références temporelles, des références qui permettent d'apprécier des intervalles mystérieux qui ne sont pas de l’espace : les durées, des références à la discrétion d’une entité créatrice "maître du temps", à la fois distante des phénomènes pour en juger et impliquée en eux pour œuvrer. Nous voici fort éloignés de la compréhension commune du temps, et combien paraît obsolète l'assertion nietzschéenne : "Le temps en soi est une absurdité ; il n'y a de temps que pour un être sentant" ! (cf.- Le Livre du philosophe, Etudes théoriques ). Dans une quête des causes primordiales, cessons donc de spéculer sur la fuite, sur la flèche, ou encore, sur le cône du temps. Il ne peut y avoir de compréhension crédible de la dynamique universelle, sans que le temps soit reconnu comme une potentialité, ipso facto d’ordre transcendant, une potentialité impliquée dans le réel comme le sont les forces universelles. De plus, pour qu’en tout être, le futur soit anticipé de manière cohérente, il convient impérativement que des copies virtuelles de "situations" passées et présentes, soient sans cesse élaborées, jugées et réactualisées dans un même lieu intemporel. Quid de ce lieu mystérieux ?, de ce domaine d’abstraction différent de l’espace, de cet au-delà du réel, royaume de la vie spirituelle où règne l'éternité. D’ailleurs, quelque quatre siècles avant notre ère, Platon avait déjà pressenti un au-delà du monde : "Mais une chose est sûre en tout cas, c’est que les Formes en soi, tu en conviens (Socrate), ne se trouvent pas en nous et qu’elles ne peuvent se rencontrer dans notre monde. " (cf. Parménide 134b). Hélas, peu de philosophes et de théologiens ont été, sont sensibles aux horizons de transcendance et d'espérances sous-tendus par ce pressentiment riche de modernité. Quant aux scientifiques, rares sont ceux qui tentèrent qui tentent d'intégrer l'éternité dans leurs théories, convaincus, funeste dérive de l’entendement, que l’univers est régi par des lois et des principes. Ils se satisfont même de la fameuse théorie du Big-Bang selon laquelle le réel aurait surgi du néant à la suite d'une explosion originelle. Or l’analyse des processus de fabrication de certains noyaux atomiques (il s’agit de la nucléosynthèse qui requiert des températures de milliards de degrés Kelvin), permet uniquement de conclure que dans le cosmos il y eut, il y a d’incommensurables explosions, des explosions qui induisent un rayonnement cosmique de fond, dit froid.  D’ailleurs, ce rayonnement n’est pas isotrope, contrairement à ce qui est communément avancé, confirmant ainsi notre compréhension : dans l’univers, de toute éternité, eurent, ont, auront lieu, de multiples Bangs. Remarquons à ce propos que certains scientifiques commencent à subodorer un deuxième Big-Bang ; celui-ci ne serait plus à exclure si l’on se réfère à la non homogénéité du rayonnement froid, mise en évidence par les deux chercheurs américains, John C. Mather et George F. Smoot (Nobel de Physique 2006), à l’aide du satellite Cobe, non homogénéité qui montre que ce rayonnement provient de plusieurs directions avec semble-t-il, la même intensité. Mais alors pourquoi deux Bangs et pas davantage ? Difficile il est vrai, pour les physiciens de renier la désormais sempiternelle théorie du Big-Bang ! Néanmoins, les températures extrêmes précitées dérangent énormément les physiciens à tel point que certains n'hésitent pas à imaginer une fusion du temps dans l'espace (l'absorption du temps par l'espace). Pour Stephen Hawking : "il est possible que sous certaines conditions .... l'espace et le temps perdent ce qui continuait à les distinguer - nous pourrions dire que le temps devient spatialisé - et il est alors plus exact de parler, non pas de l'espace-temps, mais d'un espace quadridimensionnel. Les calculs suggèrent que cet état de choses est impossible à éviter si on considère la géométrie de l'univers au cours de la première minuscule fraction de seconde.... On pourrait dire que les conditions aux limites de l'univers sont justement qu'il n'y a pas de limite. Si l'espace-temps est effectivement infini, dépourvu de limite ou de bord, cela a des conséquences philosophiques importantes. Cela voudrait dire que nous pouvons décrire l'univers au moyen d'un outil mathématique qui aura été entièrement déterminé par les lois de la science seule. Nous ne connaissons pas encore la forme précise des lois : pour l'instant, nous avons un certain nombre de lois partielles qui gouvernent le comportement de l'univers .... (cf. Le bord de l'espace-temps - La nouvelle physique). Bien évidemment, nous ne cesserons de le répéter, les lois, partielles ou universelles, ne reconnaissent pas, ne choisissent pas, …, ne décident pas, ne gouvernent pas ; ce sont des formalisations de comportements immuables ! Quant au Bang, même Big, il ne peut se concevoir comme cause primordiale dans un cybermonde où le "sens" est omniprésent ; s’il y a dans l’univers, respect de durées, il y a aussi en permanence, une entité créatrice, d’ordre transcendant, ipso facto de caractère divin, qui en juge et en use. Gardons-nous donc des assertions à la carte, osons le dire, fantaisistes, qui s'appuient sur une compréhension archaïque du temps : le temps commença avec un Big-Bang et s'achèvera par un Big-Crunch, …, les singularités cosmiques comme les trous noirs ne connaissent pas le temps, …. Le temps est un mystérieux moyen potentiel qui, après son actualisation sous le couvert de durées, permet d’inscrire les évolutions de l’univers dans des chronologies rigoureuses ; de par sa nature transcendante, il n’eut pas de commencement et n'aura pas de fin. En outre, nous ne sommes pas étonnés par sa dichotomie exprimée par : - le "temps actualisé" susceptible d'être objectivé par le moyen d'appareils de mesure ou se prêtant à des symbolisations et équations, - le "temps potentiel" susceptible d'être associé à tout phénomène physique ou à tout référentiel abstrait comme les imageries virtuelles, les concepts, les idées qui meublent le domaine de l’abstraction, et réfutons, avec assurance, l'assertion selon laquelle le temps est seulement en nous et pour nous. Kant nous excusera ! Paul Moyne http://www.paulmoyne.com
Florence Crivello
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yasni 2011-11-30  +  

Langage génétique

Le langage génétique Théorie déposée à l’Académie des Sciences, à Paris, sous pli cacheté n°17 958 D’intenses activités de recherches concernant le patrimoine génétique, se poursuivent actuellement. En ce début de troisième millénaire, elles permettent notamment de "formaliser" (de représenter) les structurations spatiales des molécules constituant l’ADN, et de "commencer à connaître" l’impact de ces molécules sur le développement et le comportement des individus. Mais alors, qu’en est-il du langage génétique proprement dit, de sa mémorisation et de ses vecteurs primordiaux ? Par bonheur, les récentes avancées en technologie informatique jettent un nouvel éclairage sur cette problématique. Nous savons ainsi que l’on peut numériser (et mémoriser) des informations et des interprétations de perceptions, donc du "sens", et les transmettre par le biais d’ondes électromagnétiques. En conséquence, sachant, - qu’il n’y a pas de contact physique absolu entre les états de la matière puisque les particules, les atomes et les molécules qui la constituent, sont séparés par le vide quantique, - que des ondes électromagnétiques sont inexorablement associées à chaque constituant de la matière, - que les directives génétiques à effets biologiques, ne sont pas altérées par la traversée des synapses, eux-mêmes formés de molécules (fait particulier et condition suffisante), nous pouvons affirmer que des ondes électromagnétiques sont les vecteurs primordiaux du sens, car ce sont les seules entités capables de traverser tous les "vides". Le langage génétique relève donc non seulement de l’interprétation des fréquences et des amplitudes de telles ondes, mais surtout de l’interprétation des interférences de celles-ci, interférences qui sont fonction de positions spatiales et de nano distances, à l’instar du langage humain qui nécessite l’interprétation de la position des lettres dans le mot, des mots dans la phrase et des phrases dans le discours. Dès lors, nous comprenons mieux, et l’extrême richesse de ce langage bien qu’il n’ait comme "lettres de base" que quatre molécules azotées : Adénine, Cytosine, Guanine et Thymine, et hélas, l’impossibilité de connaître, en clair, les informations et les directives qu’il permet de transmettre. Néanmoins, ces faits essentiels montrent, à l’évidence, que les molécules qui sont médicalement actives, le sont, en premier lieu, en raison des informations et des organisations de processus qu’elles permettent de mémoriser et de diffuser par le moyen d’ondes électromagnétiques spécifiques. En outre, sachant qu’il est désormais possible d’enregistrer certains flux d’interférences de ces ondes, il n’est pas déraisonnable de croire que de tels enregistrements trouveront très prochainement des applications en médecine. Paul Moyne http://www.paulmoyne.com
Florence Crivello
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yasni 2011-11-28  +  

Relativité et neutrinos

Relativité et neutrinos Théorie déposée à l’Académie des Sciences, à Paris, sous pli cacheté n° 17 990 A ceux qui croient que l’on peut comprendre le monde uniquement par le moyen de formulations physico-chimico-mathématiques, et qui s’en remettent au bon vouloir de lois et de principes, voire au hasard. ******************* H. A. Lorentz (1853 – 1928), probablement le premier, établit quelques équations mathématiques à propos de la perception de phénomènes liés à des "systèmes" de référence se déplaçant à des vitesses différentes ; plus précisément, il s’agissait de relations entre les rayons lumineux (les photons) émis par un "objet" et leurs perceptions et interprétations par un observateur en mouvement par rapport à cet objet ; pour l’essentiel, ces relations se résument à trois formules : deux équations de transformation et un(le) coefficient de relativité où, t représente les temps (les durées), v et c caractérisent les vitesses, notamment c (299.792,458 km/s) qui, constante dans le vide, est reconnue comme la plus grande vitesse possible. Après avoir admis ces équations, A. Einstein (1879 – 1955) en tira la quintessence, postulant que "l’énergie E d’un point matériel de masse m n’est pas donnée par : mv²/2 , mais par mc²/(1 - v²/c²)½ , ou, lorsque cette expression est développée en série, par : mc² + mv²/2 + m(3/8)(v²/c)² + ..., (postulat de la relativité restreinte énoncé en1905). Le troisième terme de la série et ceux qui suivent étant très petits, et pouvant être négligés, il demeurait donc : - mc² représentant l’énergie intrinsèque d’un corps de masse m, puisque ce terme est constant (indépendant de la vitesse v), - mv²/2, équation de l’énergie cinétique utilisée en mécanique classique. H. Poincaré (1854 - 1912), le plus éminent mathématicien de cette époque, pressentait lui-aussi, un relationnel intime entre l’énergie et la matière, néanmoins il n’eut pas l’"audace" d’Einstein. Par la suite, en 1915 Einstein émit la théorie de la relativité générale qui est une théorie relativiste de la gravitation permettant de comprendre l'influence de la matière (des masses) sur les mouvements cosmiques, notamment sur les trajectoires des photons qui ont certes une masse très faible mais suffisante pour être déviés par les corps célestes. De nos jours, les équations de la relativité, sans cesse plus ésotériques, sont réservées aux esprits initiés ! * Depuis Einstein, le temps est associé à l’espace par la notion d’espace-temps, comme si l’espace et le temps étaient de même nature (de même ordre), voire comme si l’espace-temps était un opérateur qui régit les comportements cosmiques. Or le temps est une potentialité universelle qui n’a de réalité qu’après avoir été actualisée sous le couvert de durées, ces intervalles mystérieux qui ne sont pas de l’espace. Outre cette précision à propos de la notion d’espace-temps, qu’avions-nous retenu et publié ? : - ces équations concernent les comportements de systèmes vectoriels car les supports des valeurs que sont les vitesses, les longueurs et les durées, sont des vecteurs, ce qui "relativise cette relativité", - l’énergie est liée à la masse de manière univoque (E = mc²), alors que selon l’interprétation de nombre d’observations cosmiques, il existe dans l’univers, de la matière qui redevient énergie, voire, qui retrouve son état primordial, intemporel et sans dimensions, d’Energie Universelle, ce qui, entre autres, permet de régénérer le monde en permanence, un fait que nous avons spécifié par la formule réversible : E ↔ mc². Et voila que le 23 septembre 2011, des Chercheurs à l’Institut de physique nucléaire de Lyon, annoncent que les neutrinos, ces entités d’énergie matérialisée les moins massifiées observées par l’homme, ont une vitesse supérieure à celle de la lumière (à celle des photons). Certes les mesures corrélatives doivent être confirmées par d’autres physiciens, néanmoins nous les considérons déjà comme crédibles. D’ailleurs, il ne s’agit pas d’une révolution scientifique comme le laissent entendre les médias, voire, les commentaires de certains physiciens. En effet, dans l’équation de la relativité restreinte, la vitesse de la lumière est représentée par une simple lettre : c ; que les neutrinos aillent plus vite que les photons et puisqu’ils sont aussi vecteurs d’informations, ne change donc rien aux logiques de raisonnement et à leur aboutissement : E ↔ mc², plus précisément, ne change rien au fait essentiel : l’énergie peut devenir matière et la matière retrouver l’état d’énergie. De plus, si nos organes sensoriels étaient conçus pour percevoir les neutrinos, nous "entendrions" le monde sous l’éclairage neutrinonique, au lieu de le voir sous l’éclairage photonique ! Par contre, cette découverte conduit à s’interroger davantage à propos de la massification de l’énergie universelle car elle permet désormais d’affirmer avec plus de certitude, que dès qu’il y a formation d’une entité massique, même extrêmement élémentaire comme les neutrinos, sa vitesse limite dépend de son degré de massification. Inexorablement aussi, dès qu’il y a formation d’une entité massique, des relationnels, des contraintes, des spécificités, des polarisations, des références de valeur et des réactivités apparaissent et se diversifient en fonction du niveau de complexité de la matière ; citons ainsi : - les relationnels comme les forces : nucléaire forte, nucléaire faible, électromagnétique, de gravitation, - les contraintes universelles, notamment celle selon laquelle les électrons associés à un atome doivent avoir, chacun, un état quantique distinct des autres (principe de Pauli ), - les polarisations, électrique et magnétique, qui permettent l’omniprésence dans le réel, d‘ondes électromagnétiques vecteurs primordiaux du sens, vecteurs primordiaux car ces ondes sont les seules qui peuvent traverser tous les vides, en particulier le vide quantique, - les spécificités exprimées par les physiciens, en particulier les couleurs : rouge, bleu et vert, reconnues aux quarks, ces couleurs étant cependant des qualificatifs purement symboliques car les quarks ne peuvent être observés seuls, - les références de valeur, notamment celles que nous qualifions de grandeurs physiques et que nous quantifions (masse, longueur, …, durées, …, vitesse …) : à ce propos, pourquoi avons-nous conscience de valeurs morales qui ne sont pas d’ordre physique (de nature physique) ?, - les réactivités rarement évoquées dans les discours métascientifiques (métaphysiques disait Aristote), qui permettent les complexifications des états du réel et leurs interactions, complexifications qui ont cependant des limites comme l’attestent les incessants bouleversements cosmiques et le phénomène de la vie. En outre, ces réactivités, bien connues des scientifiques, en particulier des chimistes, révèlent les états spécifiques de l’énergie : cinétique, thermique, électrique, magnétique, …, qui sont différents de l’état intemporel et sans dimensions qui caractérise l’énergie universelle. Fait également remarquable, les relationnels, les contraintes, les spécificités, les polarisations, les repères de valeur et les réactivités, inhérents à l’état massique, existent de tout temps car l’univers est éternel. Il est éternel ne serait-ce que parce que notre véritable vie qui est une vie spirituelle, se déroule dans le domaine intemporel de l’abstraction puisqu’y cohabitent le passé, le moment présent sans durée, et le futur, et s’il y a intemporalité en nous, il y a, ipso facto, intemporalité dans l’univers ; évidemment; les vocables "éternel" (autrement dit : temps infiniment long) et "intemporel" (c'est-à-dire : hors du temps), ne sont conciliables que si nous les considérons comme les deux facettes d’un "état d’être sans chronologies". Gardons-nous dès lors du soi-disant Big Bang ; comme nous le disions précédemment, en des cycles éternels, il y a toujours eu d’incommensurables pans de l’univers qui sont objets, soit de matérialisation de l’énergie, soit de retours de la matière à l’état d’énergie, donnant lieu à de gigantesques bangs ! Demeure la problématique posée par Leibniz (1646, 1716) : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?! Nous saisissons ainsi, combien l’association du temps à l’espace par Einstein, avec sa notion d’espace-temps, affecte l’interprétation de nos perceptions du monde, et combien la compréhension du temps conditionne les réponses apportées par les scientifiques, les philosophes et les théologiens, aux interrogations essentielles. Si par exemple, le temps est reconnu comme une entité qui s’écoule après avoir eu un commencement, nous admettons volontiers que l’on puisse chercher l’origine du monde et exprimer sa dynamique par des théories scientifiques et des équations, au prix de coûteuses recherches. En revanche, s’il y a de l’intemporalité dans le monde et si le temps est un moyen potentiel universel et éternel qui, après actualisations sous le couvert de durées, permet d’inscrire les évolutions dans des chronologies, comme nous l’avons précédemment affirmé, non seulement l’interprétation de nombreuses découvertes doit être reconsidérée, mais aussi l’utilité de beaucoup de projets scientifiques, en particulier lorsqu’ils concernent la physique des particules et l’exploration cosmique, doit être réévaluée. Mais au fait, qui quantifie, qui interprète,… ?, car évidemment le cerveau n’est qu’un moyen biologique qui "permet" de reconnaître, de juger, …, de prendre en compte des repères de valeur, de reconsidérer, de réévaluer,… N’est-ce point l’entité créatrice qui conduisant l’univers, se reconnaît en nous sous le couvert du je (moi, ego, sujet, esprit) ? Paul Moyne http://www.paulmoyne.com
Florence Crivello
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yasni 2011-11-28  +  

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